Bienvenus au Cambodge, où il est question de drogue, de corruption, et surtout de magie…

Bon pour tous ceux qui s’inquiétaient, qui ne dormaient plus, qui devenaient boulimiques, rassurez-vous, le passage de la frontière Thaïlando-Cambodgienne s’est passé comme papa dans maman.

Le poste Thaïlandais d’abord. Des tonnes de Thaïlandais et de cambodgiens, accompagnés de porteurs tractant ou poussant des chariots aux roues voilée, chargés comme des mulets de tout ce qui est imaginable.

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Des femmes armées de sacs en plastiques contenant des fruits, ou des spécialités culinaires de bon aloi (comme ce riz parfumé cuit dans des feuilles de palmier, et qui hélas fleure trop bon et sera donc partiellement réquisitionné par la police, d’autant qu’il est 13 heures).

Sûrement tristes de nous voir quitter leur beau pays les fonctionnaires de l’immigration et des douanes ne sont  pas très souriants.

Sauf la dame de l’immigration des véhicules qui passa un bon quart d’heure à nous répéter « no problem, no problem » et après une lutte pour déterminer la couleur de nos scooter, notifia officiellement que nous sommes bien sortis du pays avec nos deux-roues et n’aurons donc pas à nous acquitter d’une pénalité de 13500 bath ( près de 400 €uro quand-même) par machine. Ouf ! Nous ne sommes pas des délinquants.

Et c’est parti, approchons du poste frontière Cambodgien. Étrangement foutu ce no man’s land. Deux routes, l’une défoncée menant au poste frontière, la seconde à un resort face à la mer.

Nous choisissons la bonne, garons nos mobs et nous faisons immédiatement alpaguer par un jeune homme souriant.

Nous avons lu des millions de choses sur les passages de frontières.

Notamment celles du Cambodge, connues pour être des hauts lieux d’escroquerie patentée.

Surcharges des frais de visa, frais supplémentaires (1 dollar pour le coup de tampon par exemple), quarantaine soi-disant obligatoire (on prend votre température et on vous facture deux dollars), etc…

C’est donc, munis de nos visas électroniques, polis, souriants, mais toutefois sur nos gardes que nous approchons de l’officier de l’immigration, accompagnés de notre guide bavards et chaleureux.

Ce dernier est plein d’attentions, et va nous quérir les formulaires à remplir. Nous aide à les remplir tout en nous permettant de garder notre place dans la queue…

Et enfin nous arrivons face à l’officier de l’immigration Cambodgienne, notre stratégie anti-escroquerie bien en tête.

Déception ! C’est un bonhomme jovial et rondouillard qui nous prend en photo (puis nous félicite) et prend nos empreintes digitales (en trouvant qu’on fait un beau boulot de poseur de doigts sur son appareil à empreintes digitales).

Nos visas sont là, tamponnés.

Notre guide papote un peu avec nous et nous annonce enfin l’objet de son attention. En plus d’une curiosité bien normale pour ces deux français bizarres qui déboulent sur des mobs Malaisiennes surchargées.

« Voulez-vous des clopes ? »

Il a une boutique de « Duty-free » (un stand sur roulettes au bord de la route, avec des clopes pas chères).

Et si on veut il a aussi de la Marijuana ou de la cocaïne.

Nous prenons des clopes, discutons encore un peu, apprenons qu’il va falloir changer nos habitudes de conduite, car grâce à nous (les français) on roule à droite au Cambodge. Cocorico !

Facile la frontière Cambodgienne, souriante et pour les véhicules, un plaisir de simplicité.

Et on se barre de là.

En roulant à droite, ce qui étrangement nous fait bizarre.

blog entrée au Cambodge

Direction Koh Kong à 15 kilomètres, halte de nombreux voyageurs.

Et on change d’univers.

Le Cambodge n’est pas un pays riche et ça se voit.

Koh Kong est un choc. C’est une station balnéaire sur une rivière, avec une mangrove et une mine de métaux non précieux à proximité.

Une ville sableuse et terreuse, dont le charme nous saute à la gueule. C’est assez bruyant, le trafic est dense et chaotique, et c’est beau !

Blog Koh Kong

Pas beau comme une côte de bœuf bleue saisie à point bien sûr.

Non une autre beauté provenant surement de sa simplicité et de celle de ses habitants. Gentils, souriants.

Et de cette terre rouge qui orne les véhicules qui passent. On voit que la nature y a encore droit de cité.

Bizarrement on s’y sent comme à la maison.

Quelque chose dans l’air qui resterait du protectorat français ?

Nous creuserons, nous venons d’arriver, il fait chaud, il nous faut une chambre et à boire. Et une douche.

Alors nous trouvons une chambre chez beach House Guest house. Avec un lit qui est un plaisir, et une douche à la pression capricieuse.

Maintenant pour que vous en sachiez un peu plus sur où nous débarquons, et sur ce que notre première journée Cambodgienne nous fit subir, parlons de cette particularité intéressante concernant la monnaie locale.

La monnaie locale pour les petits achats est le Riel (1€uro vaut environ 5000 Riel).

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N’en ayant pas encore et étant proche de la Thaïlande nous pouvons encore utiliser nos Bath.

La monnaie locale est également le Dollar US, pour les achats plus conséquents. (1 US$ valant 4000 Riel).

Voilà, le décor est planté, voyons maintenant concrètement ce que cela donne.

  • Une chambre pour dormir : 6 US$ payée avec un billet de 1000 Bath (soit environ 40 US$) donne un change de 30$ et 16.000 Riel.

Fastoche.

Notre compta journalière, ce premier soir de Cambodge, fut l’occasion d’une bonne rigolade.

  • Des clopes (bath), la traversée du pont (riel payée en bath),
  • la chambre (US$ payée en bath avec en monnaie des US$ et des Riel),
  • la visite de la mangrove (riel payée en dollars),
  • les noix de coco (dollars payés en Riel)
  • les bières du coucher de soleil (Riel payées en bath) et notre dîner (Riel payé en Riel).

Mais rassurez-vous on a géré. Et à partir de demain les bath ne seront plus utilisables alors ça ira mieux !

Car demain nous partons à l’aventure, en suivant la route 48 partant de Koh Kong et se dirigeant vers le sud.

Et ce seront 200 kilomètres de surprises, avec le bitume qui laisse la place à la terre rouge ou au sable ocre et aux nids de poules, des menaces d’éléphants (notez bien que nous sommes en Asie, les oreilles sont petites) et des haltes dans des endroits coupés du monde faisant la pige à Bagdad Café et à tous vos rêves d’enfants.

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C’est beau, on en prend plein les mirettes, à tel point que régulièrement l’un ou l’autre éprouve le besoin impératif de s’arrêter pour poser ses yeux sur ces merveilles de bord de route.

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Après 150 kilomètres nous rejoignons une voie rapide, après avoir raté vraisemblablement la ville où nous comptions faire halte pour la nuit.

Et cette voie rapide, la nationale 4 est moins apaisante. C’est l’axe principal qui relie Phnom Penh à Sihanoukville, station balnéaire et lieu de plaisance des Cambodgien et de tourisme des lecteurs de guides touristiques.

Des camions à foison des bus et surtout des gros 4×4 climatisés qui roulent à toute vitesse, doublant quand il n’y a en face que de modestes cyclomoteurs. Tout cela dans un concert tonitruant de klaxons de tessitures variées.

Et tout cela entouré par de vastes plantations de nos ennemis jurés : les palmiers à huile.

Ereintés et un peu secoué par toute cette violence subite nous cherchons un abri, une Guest house qui nous protègera en son sein maternel.

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Et nous trouvons cela quelques centaines de mètres avant d’arriver à Real Penh, un bourg pittoresque comme ces clichés le montrent.

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Une douche pour ôter de nos muscles saillants la poussière rouge et autres particules sableuses et il est temps de prendre l’apéro.

Au Cambodge, l’apéro est fait de vin de cocotier (voir là), de vin de riz (voir ici) ou de bière.

Et c’est celle-ci qui nous rétablira dans un routier en bambou où les enfants du coin viennent nous observer et tenter d’établir une conversation riche en échanges culturels et considération philosophique basée sur des « Hello ! » et des gloussement un peu inquiets..

La bière Cambodgienne est la Cambodia. Ils ne se sont pas foulés. “National beer, Natioal pride” comme ils disent.

Elle est concurrencée par l’Anchor venant d’Indonésie et l’Angkor produite par les Hollandais. Ce qui revient un peu au même.

En bons citoyens Cambodgiens, nous resterons tant que faire se peut sur la Cambodia. Donnons des sous au pays bordel !

Puis nous trahirons nos convictions sur le bord de la nationale, enfin calmée, en sirotant une Anchor et en dégustant du bœuf grillé au barbecue. Tendre et quasi saignant.

Merci la France !

Tout en observant un groupe de trentenaire jouer au footminton (un jeu ou l’on s’envoie un volant avec le pied en formant un cercle de joueurs et qui semble très prisé dans ces contrées) .

Cela nous réapaise et il est temps d’aller se coucher, après avoir acheté de l’eau dans une boutique ou le papa nous fit goûter une autre bière (la black panther, pas mal), voulu partager son repas avec nous et tenté de nous vendre sa fille qui du haut de ses 10 ans, ne semblait pas super d’accord.

Alors nous avons décliné ses deux dernières propositions, bu un coup, papoté un coup et somme rentrés nous coucher pour une bonne nuit dans une atmosphère étouffante.

Avant de reprendre la route en ce joli mercredi du mois de mai, sous une chaleur impitoyable.

A quelques dizaines de bornes de là nous attend une jolie ville, pour la rejoindre une route, bordée à gauche de rizières avec des montagnes abruptes se dessinant en arrière-plan. Et à notre droite, la mer au loin et un chapelet de petits villages de pêcheurs installées au bord des rivières.

Même après une mauvaise nuit et par 37°, c’est un bonheur pour les yeux et nous roulons sereins, le sourire béat et admiratif aux lèvres, pour arriver enfin à Kampot.

Kampot est une grosse ville pour le coup. Pour un pays de 15 millions d’habitants.

Et ça c’est pour la prochaine fois!

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