Oui il s’est passé du temps depuis la dernière fois, reprenons.
Le lendemain mercredi 9 janvier donc, la nuque de Claire résout nos questionnements. Elle marche comme Robocop. Torticolis de qualité.
Tant pis partons pour Labuan, une île duty free, y’aura peut être du Jameson pour nous remettre de nos émotion. Maintenant comment y aller ?
Le bus est parti, un gars du coin nous y conduit moyennant dédommagement. On arrive au port de Menumbok où je me fais draguer par deux ados, une boutonneuse et une qui ressemble à un garçon, puis on monte dans le bateau.
Qui est vide.
Enfin nous pas vraiment, nous sommes une petite quinzaine à nous répartir les 200 sièges. Dans une ambiance climatisée genre frigo, avec en fond un navet américain où il y a un gentil naïf qui a souffert, une héroïne à la fois prof timide, danseuse du ventre et tueuse de terroristes musulmans fanatiques…
Bref on débarque à Labuan, il fait 2000 degrés et nos corps frêles sont couverts d’humidité, nous cherchons notre backpacker qui a fermé car il y avait des vols tout le temps.
Nous sommes un peu abattus, fatigués de ce pays où tout est compliqué… Et trouvons non sans mal un logement de fortune grâce à un tract que Claire (merci pour tous ces sauvetages ma meuf !!) à trouvé sur le bateau.
La Malaisie à ça de bizarre que personne n’indique en donnant des noms de rue. C’est toujours, vous passez le temple chinois, ou le marchand de tapis (qu’on ne voit jamais) et après c’est là. Et ce n’est jamais là. Pourtant sur les cartes les rues ont des noms. Pas dans les rue…
Parenthèse close.
Donc nous déboulons chez Jack backpacker. Jack est un sino-malais hyperactif, peu scrupuleux des lois et très gentil, très accueillant et très bavard. Ça nous change.
Et bonne nouvelle on est bien ici ! Alors nous allons y rester quelques jours, le temps de :
– Faire une grosse lessive,
– Se reposer,
– Soigner le torticolis de la meuf,
– Se balader où c’est beau,
– Boire du Jameson,
– Glander, car ça fait plus d’un mois que l’on ne s’est pas vraiment reposé.
– Chercher une façon de se pimenter le quotidien (à part en allant dans un des nombreux restos indiens)
– Et d’autres trucs mais pas trop, faut pas se faire mal !
Labuan c’est une île petite, jolie, avec des plages de sable fin, le haut lieu touristique est une cheminée (oui et en brique venues d’Angleterre exprès).
Sinon, c’est une petite ville Malaisienne, typique.
Ou presque. Environ 25.000 personnes travaillent sur les Off-shore comme ils disent. Les plateformes pétrolières. Pas mal d’occidentaux, pas mal d’Indiens, et d’autres pays que j’ai oublié. Donc tout ce beaux monde à besoin d’occupation. Pour les Musulmans, 6 mosquées qui nous bercent de leurs appels à la prière nostalgiques jours et nuit. Pour les non musulmans, des restaurant qui vendent de la bière très peu chère. Pour tout le monde des duty-free shop à tire larigot. Où se trouvent à foison des Kinder bueno, plein de saloperies occidentales, et une cave à alcool digne de Las Vegas (le surnom de cette île) et bien sûr celle-ci ne s’adresse pas aux Musulmans.
Alors on se promène, on voit des jolis trucs, on se repose, on glande, on se repose d’avoir glandé (ce qui est déjà un sport en soit, je vous rappelle qu’il fait lourd, moite et chaud, donc on perd pas loin de 5 litres par jour, surtout moi), on se balade sur l’ile, on va découvrir des plats chinois à en tomber le cul par terre (Minette, c’est pour toi !), on se fait pote avec Jack (le taulier), Marcus (son esclave anglais silencieux) et Robert (un américain du Wisconsin qui boit environ 20 bières par jour.
Et puis on discute avec des Bernards-lhermitte,
on boit des noix de coco fraîches,
on observe les crabes nains faire de jolis dessins avec des petites boulettes de sable (si, vraiment),
on voit des noix de coco fraîches qu’on boit,
(Alors oui il y a plein de photos, parce que pour le suivant y’en aura pas. Peut-être une si vous avez bien dit bonjour à la marchande)
on tombe sur des paysages trop beaux,
On croise des Kékés locaux avec de bons goûts musicaux,
On monte sur le toit d’un hôtel abandonné depuis 15 ans
On contemple la beauté des lieux.
Bref rien de neuf sous le soleil (ah si le soleil nous chauffe à travers de gros nuages pluvieux, ça fait une sensation un peu comme si vous mettiez votre tête dans le lave-vaisselle juste après qu’il a fini de tourner… et en permanence)
Et puis comme on est des fous, on décide d’organiser la suite de notre séjour autrement. Je m’explique pour que vous compreniez bien. Depuis le début de notre chouette périple, nous avons souvent regretté de manquer d’autonomie. Nous nous sommes arrêtés dans des endroits merveilleux, mais sommes passés un nombre incalculable de fois dans des endroits merveilleux où nous n’avons pu nous arrêter. Des forêts tropicales, des plages folles, des villages pittoresques, des hauts-lieux touristiques hors d’accès où de budget, aussi souhaitons-nous remédier à cela, en acquérant une nouvelle autonomie.
Devenir des grands en somme.
Des grands cons ajouteront certains d’entre vous, à juste titre.
Mais ça on n’y peut plus rien, notre éducation et la vie nous a fait comme ça.
A suivre, donc!