L’endroit où vous pourrez vous reposer et vous retrouver face à vous-même constitue un élément primordial du voyage.
Vous aurez d’autant plus de bons souvenirs d’un endroit que votre pied-à-terre sera agréable à vivre. Mais le coût de la vie n’étant pas le même d’un pays à l’autre, pouvant parfois aller du simple au double, nous vous conseillons de bien le choisir suivant l’endroit dans lequel vous vous trouverez.
Où que vous soyez, si la ville est inscrite dans les guides touristiques, vous aurez l’embarras du choix. Car la plupart du temps, vous avez les hôtels sélectionnés par les guides, mais aussi d’autres hôtels qui n’ont pas su attirer l’attention de Routard et compagnie.
Ne vous cantonnez pas à ce que vous avez lu, vous risquez de passer à côté de perles.

Un bon exemple pour ne pas écouter le Lonely Planet qui ne parlait pas de ces huttes à Loboc (Philippines), et qui devrait, car c’est deux fois moins cher. 500 Pesos, Merci Nipa Hut Village
D’abord, parce que les hôtels inscrits dans les guides n’ont plus grand-chose à prouver. Ils ont l’assurance d’attirer une clientèle occidentale et il n’est pas rare d’être très mal reçu dans ce genre d’endroit. Les membres du staff en ont marre de voir des blancs-becs se pointer la bouche en cœur en tentant de mal négocier, laisser un monceau de déchets derrière eux et mal se comporter.
Forcément, à leur place, je lèverais aussi les yeux au ciel en voyant arriver Peter et Jorgen avec leur gros sac à dos plein de poussière, blancs comme des culs. Cela leur permet néanmoins d’augmenter leurs tarifs, puisqu’ils savent que quoi qu’il arrive, Lonely Planet est là pour les abreuver.
Ensuite, les hôtels de seconde catégorie (comprendre : Pas inscrits dans la Bible du voyageur) ont au contraire tout à prouver pour un jour avoir la chance d’avoir son nom au Panthéon du voyage.
Du coup, ils seront beaucoup plus aimables, attentionnés et prévenants que les usines à Backpacker. Vous aurez plus de facilités pour souvent moins cher.

Un Backpacker de surfeurs hippies à Pacitan (Indonésie) sur le bord de la plage : 80000 INR et une chambre immaculée.

La cuisine de l’Osasis Backpacker, notre maison à Kuala Lumpur. Les moins cher de toute la capitale : 40 RM
Oui, mais voilà : L’inconnu fait peur.
Je vous répondrai ceci : Pourquoi êtes-vous partis sillonner les routes du monde si cela vous fait peur ?
Maintenant, prenons le cas de voyageurs qui sont partis sans guide, et qui du coup, ne savent pas vraiment où se trouve le Place to Be. Ils vont où le vent les emmène et parfois cela mène à de bonnes surprises comme à des mauvaises.
Vous débarquez dans un bled du fin fond de l’Asie, la poussière vous colle au front, vous vous faites alpaguer par trente personnes qui veulent vous faire faire un tour en moto/touk-touk /taxi, et vous ne savez même pas s’il y a un hôtel dans ce bourg.
Personne ne parle anglais. C’est le danger qui peut se présenter. Et franchement, en terme de danger, je crois que nos prédécesseurs des années 70 ont fait pire…
Il y aura toujours une solution.
S’il n’y a pas d’hôtels, il y aura des homestays.
S’il n’y a pas de homestay, il y aura toujours une ville 40 km plus loin où il y aura des hébergements.
S’il n’y a pas de ville à 100 bornes à la ronde, il y aura toujours une âme charitable qui vous proposera une paillasse dans un coin.
Peut-être avons-nous été chanceux, mais jusqu’à présent, en 6 mois de vadrouille, nous ne nous sommes jamais retrouvés à la rue. Il y a eu des moments de panique, mais tout s’est toujours résolu. Quand on veut, on le fait.

Voilà à quoi peut ressembler une homestay pour 400 Baths par jour, petit dej’ inclus, dans un village de pêcheurs Thaïlandais : Paknam Phrae
Ensuite, dans ce genre de situation, mieux vaut ne pas être trop regardant vis-à-vis de la chambre. Tout le monde le dit toujours alors pourquoi pas moi : Demandez toujours à voir la chambre avant de payer quoi que ce soit.
Si vous êtes dans un endroit où les hôtels pullulent, ça vous permettra de vous faire une idée (et/ou une raison). Si c’est le seul hôtel du coin, ça vous permettra éventuellement de négocier un peu. Quoi qu’il arrive, vous savez ce que vous achetez.

Bon, là c’est pas du jeu, on était invité au Sheraton de Kuta Bali (Indonésie) par un ami; Ca doit faire dans les 400$ la nuit.

A Ko Lanta (Thïlande), les chambres les moins chères donnent sur la route. En hors saison, vous pourrez dénicher ce type de vue pour 300 Bath

La Yellow Guesthouse de Siem Reap (Cambodge), on s’y est fait des amis ! 5$ La chambre immaculée donnant sur une terrasse.
Alors comment choisir sa chambre ?
Commencez par inspecter la propreté. C’est la première chose. Cela dépend de votre tolérance à la saleté, mais certains humains auront toujours une tolérance plus large que vous…
Y a-t-il des fenêtres ou non ? Est-ce que la fenêtre donne sur un mur à 1 mètre de là ou y a-t-il une vue. En général, dans les capitales, la réponse à ces questions sera « Non » ou « La fenêtre donne effectivement sur un rien ».
La salle de bain. Trèèèès important. Toujours examiner minutieusement la salle de bain. Et utilisez votre odorat. Souvent, avec l’humidité, la crasse ne pardonne pas. Dans certains pays, notamment en Indonésie, vous pourrez tomber sur des bauges à sanglier.
Cela en arrêtera beaucoup, les plus aventuriers iront jusqu’au bout. Mais dans ces cas-là, une seule règle à respecter : Une salle de bain sale attenant à la chambre, c’est un « non » catégorique.
Demandez une autre chambre. Il n’y a rien de pire que de dormir et de se faire réveiller par l’odeur pestilentielle de la crasse des cinquante personnes qui vous ont précédé. Croyez nous, c’est du vécu.
Et attention aux petites natures qui ne peuvent faire leurs besoins que sur des toilettes occidentales. Parfois, les toilettes à la turque sont de mise…
Une moustiquaire. Il va faire chaud. Vous n’avez pas beaucoup d’argent, vous ne pourrez pas vous payer la clim. Les moustiquaires aux fenêtres seront parfois inexistantes, il y aura des jours gros comme ma main entre les murs et la porte, la chambre sera au bord d’un étang, dans une mangrove, que sais-je, une moustiquaire sera souvent la bienvenue.
S’il n’y a pas de moustiquaire mais que vous avez été malins comme des lapins en emportant la vôtre, vérifiez la hauteur sous plafond. Dans les maisons coloniales aux plafonds de 5 m de haut, c’est parfois périlleux d’attacher votre moustiquaire…
Le matelas. Il ne s’agit pas de s’asseoir dessus ou de faire du trampoline pour le tester, vérifiez juste d’un coup d’œil son épaisseur et apprêtez-vous à mal dormir s’il fait moins de 10 cm et qu’il est posé sur un planche de bois. Et pourtant, dans certains pays, vous n’aurez pas d’autre choix. Ici encore l’odorat peut vous sauver.
Les oreillers. Sont-ils d’une couleur suspecte ? Ont-ils l’air moelleux ? C’est bête à dire, mais parfois les hôtels ne lavent jamais leurs oreillers et vous vous retrouvez à dormir sur la bave macérée de vos prédécesseurs… Trop sympa.
Les prises électriques. Oui, parfois pour faire des économies les hôtels ne laissent même pas une prise électrique à disposition de leurs clients. Ils offrent toujours la possibilité de recharger les appareils électriques à l’accueil, cela dit. Mais niveau pratique, on a fait mieux.
L’épaisseur des murs. Mais apprêtez-vous à dormir dans des cartons de nombreuses fois.
L’environnement : Evitez les hôtels qui donnent sur les marchés. C’est le ticket gratuit pour un réveil à 5h30 par les 5 mobs qui démarrent en même temps et une symphonie de klaxons. Et évitez tant que vous pouvez les hôtels près des mosquées dans les pays musulmans (appel à la prière à 4h30…)
Et c’est déjà pas mal.
Ensuite, les facilités vous convaincront ou pas, selon vos besoins. Balcon ? Salle commune ? Wifi ? Service de lavage de linge ? Location de scoots ? Restaurant-bar ? Piscine (parfois ça peut arriver) ? Jardin ? Bungalow les pieds dans le sable ? Petit dej inclus ? Il y a tout un tas de petits détails qui vous décideront. Mais surtout, le sourire des gens qui vous accueillent et veulent vous faire découvrir l’endroit où ils vivent. Les passionnés, ça vaut toutes les piscines du monde.
A présent, pour que vous sachiez à quoi vous attendre, quelques conseils pays par pays (déjà visités) :
Les Philippines : Des hôtels partout. Les chambres sont en général assez abordables, même si vous avez de gros écarts de prix. Vous pourrez autant payer une chambre 15€ quelque part (dans un endroit touristique) et sensiblement la même dans un autre endroit pour 7€. La propreté est généralement assez irréprochable. Dans les trous perdus où pas un seul blanc n’a mis les pieds depuis 5 ans, l’hygiène et la prévention des moustiques peut laisser à désirer. Mais pour compenser, vous aurez l’occaz de boire des coups avec l’aubergiste. N’hésitez pas à vous éloigner des spots touristiques et des gros resorts de renom. Vous découvrirez de petits bungalows sur des plages désertes pour des prix défiant toute concurrence.

Bon, ça parait un peu spartiate (ça l’est), mais c’est ici que nous avons passé notre premier de l’an Philippin, à Naga, et ça ne coûtait que 400 Pesos
La Malaisie : Ah. Là, ça se corse.
Peu de choix d’hôtels sur Bornéo. Un bon choix dans les zones touristiques de la péninsule. La Malaisie est un pays cher, il faut le savoir. Trouver une chambre double pour moins de 10€ est quasi impossible, surtout sur Bornéo. Sur la péninsule, dans certains endroits, vous tomberez sur quelques occaz. Les chambres sont très souvent très propres mais pas forcément très agréables (pas de fenêtres, pas d’aération…)
Pour les meilleurs plans, ceux qui nous ont sans arrêt sauvé la vie, ce sont les chinois. C’est de ce côté-là qu’il faut aller dormir.
Attention : Pays musulman = mosquées !

Les Guesthouses de Malacca (Malaisie) sont magnifiques. Mais chères. Prenez votre temps pour bien la choisir et bien négocier.
L’Indonésie : Vous trouverez des hôtels partout. Les chambres sont très peu chères, entre 6 et 10€ pour les endroits très touristiques. Mais attention lorsque vous sortez des sentiers battus ! C’est également dans ce pays qu’il y a le plus grave manque d’hygiène, notamment dans les salles de bain. Détritus par terre, cuvette des toilettes noire de crasse, odeurs nauséabondes… Visitez bien les chambres !
Attention : Pays musulman = mosquées !

Un bungalow les pieds dans l’eau à Gili Air pour 140000IND, c’est possible au Lombok Indah mais hors saison.
La Thaïlande : Ah, ils savent recevoir, les Thaïlandais. Pour 7,5€, dans la plupart des backpackers, vous aurez un bon matelas, des serviettes de toilette propres, de l’eau, du savon, la télévision, la climatisation (une fois sur deux), de l’eau chaude dans la douche, de la lumière et une très grande chambre. Une fois, nous avons même eu des capotes. Mais il y a un large MAIS.
Si vous sortez des sentiers touristiques (et faîtes-le, vous ne serez pas déçus !), Vous ne rencontrerez que très peu de personnes qui parlent Anglais. Le Thaï étant une langue tonale très compliqué, il vous faut 12 essais du même mot pour avoir une chance d’être compris. ET leur alphabet n’est pas le même. Et lorsque vous n’êtes pas à Phuket, ils n’ont pas pris la peine de traduire les mots en alphabet latin.
Du coup, trouver un hôtel peut aisément devenir un parcours du combattant. Pas de panique : Avant de partir, apprenez visuellement le mot « hôtel » en Thaï. Et si vous trouvez des genres d’écuries au bord de la route, ce sont aussi des hôtels petit budget et luxe.
Sachez pour les plus pudiques que la salle de bain n’est souvent pas fermée par le plafond. Il vous faudra donc sortir pour permettre à votre binôme d’assouvir ses besoins primaires.

A Ko Chang (Thaïlande) nous avons eu l’embarras du choix. Nous avons opté pour un bungalow au bord de la mer et cette vue. 300 Bath après négociation.

La vue de notre chambre à Petchaburi (Thaïlande). Pas un grand standing, mais une terrasse qui donne sur la rivière et 260 Bath.
Le Cambodge : Ah, l’Eldorado des touristes pauvres !
Des guesthouses (toujours notées en alphabet latin) dans les endroits les plus improbables, 20 guesthouses par ville de plus de 5000 habitants, et surtout, le prix… Et une qualité de service… Pour une moyenne de 7$ par nuit (globalement 5,5€), vous aurez une chambre propre, grande, avec une belle vue, une salle de bain rutilante, du savon, des serviettes, un ménage quotidien, de l’eau potable à volonté, des sachets de shampoing, une télé cablée et plein de sourires.
Seulement, attention aux jours fériés (qui sont très nombreux), les Cambodgiens aiment bien partir en vadrouille et les hôtels les plus sympas affichent du coup facilement complet.
Autre chose à prévoir : La période à laquelle vous partez. Ne pensez pas que vous paierez votre chambre 7€ à Bali pour le nouvel an. Un lit en dortoir, éventuellement… Et encore, il faut réserver deux mois à l’avance. Préférez partir durant les basses saisons, au début ou à la fin de la mousson et surtout pas en Juillet-Août-Septembre, l’époque où toute l’Europe et l’Amérique sillonne le monde !
Voilà, nous espérons vous avoir renseigné un maximum sur ce qui vous attend durant votre sommeil asiatique. N’oubliez pas qu’en plus des hôtels vous avez parfois l’occasion de dormir chez l’habitant en homestay, et que c’est souvent l’occasion de très belles rencontres humaines et paysagesques.

Parfois, dormir chez l’habitant à Palu (Indonésie), ça peut vite tourner en folie (100000 INR pour deux, repas inclus)
A bientôt pour un nouvel épisode « touriste pauvre mais touriste heureux ».
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