Il pleut, enfin il a plu… (partie 3)

… Nous y arrivons, pas de panique !
Le bus nous dépose rapidement à l’entrée du port.

De là, les agents de sécurité nous alpaguent en nous hurlant : « Boracay ! Boracay ! », et nous ne comprenons d’abord pas ce que cela veut dire.

Le trajet a été long et abrutissant.

Pour mieux comprendre notre état, il faut savoir que les bus Philippins climatisés possèdent aussi des télévisions sur lesquelles ils projettent des films durant les trajets et que pour que l’émulation se fasse vraiment, il faut que ces films soient projetés à un volume très très élevé, et être de préférence des films de peur.

Du coup, on a eu droit à l’intégrale des films Hollywoodiens des années 90 sur les serpents.
Oui, oui, c’était très marrant. Enfin le paysage était sympa.
Donc nous voilà sur le port, chargés de nos sacs à dos, trois films de serpents méchants plus tard, en train de se faire hurler « Boracay ! » dessus par des gardes de la sécurité. En fait, Boracay est l’autre site ultra touristique des Philippines, et on y accède par bateau.

Voilà le pourquoi de l’agression. Nous déclinons poliment l’invitation et nous mettons en chemin pour trouver un petit hôtel typique du coin.

Un type nous explique que là, nous sommes au port et que la vraie vie se trouve en ville, à 2 km de là. Qu’à cela ne tienne, tricycle Roxas city center ! Nous entrons dans le seul hôtel indiqué sur le Lonely Planet dont le gérant nous dit qu’il n’a que des chambres simples.

Il y a un autre hôtel à côté, nous allons voir.

Un monsieur nous fait monter sur un grand pallier dont le sol, recouvert de lino, se dérobe par endroits sous les pieds et forme des crevasses dans les fondations. Classe ! Il ouvre une porte et nous montre ce qu’il peut nous offrir : Ca fait 5m² à tout casser, juste de quoi mettre 2 petits lits et circuler entre les deux. Il y a des moustiques partout.

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Classe ! La chambre est à 300 Pesos, c’est-à-dire 6 €, nous avons beaucoup dépensé en transport aujourd’hui, c’est exactement ce qu’il nous fallait.

Nous rêvons d’une douche. Seulement, en entrant dans la salle de bain, tous mes rêves de propreté s’envolent : La pièce n’a pas dû être nettoyée depuis 1972 (d’aucun pourra donc aisément constater que ça fait 40 ans), ça sent le fauve moisi, c’est un régal pour les sens. Classe !

Allons découvrir Roxas (de nuit) !

Imaginez des petits vieux assis sur un banc dans un petit village de la creuse, à la tombée de la nuit. Ils vivent la vie qu’ils ont toujours vécue depuis 70 ans, puis tout à coup, deux Philippins passent devant eux, souriants et joviaux, mais Philippins.

Comment ne pas se demander ce qu’ils foutent là ? Eh bien c’est ce qui nous est arrivé.

Les Roxasiens ne doivent pas avoir vraiment l’habitude de voir passer du blanc, car nous nous sommes fait dévisager, retourner sur nous, zyeuter de belle façon toute la soirée.

Enfin quand je dis soirée, je parle de 18h à 20h.

Parce qu’après, la ville est vide, seule subsiste la petite tente des joueurs de roulette Philippine où quelques parieurs s’affairent encore.

Une soupe de maquereaux plus tard, nous rentrons à l’hôtel où le manager et deux de ses amis boivent du brandy dans la cuisine/bar à côté de l’hôtel. Ils nous invitent à les rejoindre, nous ne nous faisons pas prier. L’un des amis parle assez bien Anglais, il s’appelle Danny, et il nous conseille sur la suite de notre voyage. Danny travaille dans le hardware ( ?) et a vécu 40 ans à Roxas. Ce n’est pas une ville où il y a grand-chose à voir, le mieux est quand même d’aller à Boracay, là-bas c’est vraiment joli.

Oui, mais nous n’aimons pas vraiment les endroits très touristiques, nous venons de Sabang et c’était vraiment fatigant à la longue de se voir vendre tout un tas de conneries et services.

Nous sommes biens plus contents de pouvoir discuter avec vous.

Après une petite heure de discussion, nous nous retrouvons dans notre placard et nous nous écroulons bravement à 21h30.

Quelques minutes plus tard, une averse démarre dans un vacarme de fin du monde.
Ah, se faire réveiller par une mobylette juste sous votre fenêtre à six heures du matin, quelle joie ! Nous avons nettement mieux dormi que ce à quoi nous nous attendions.

Allons découvrir Roxas (de jour) !
Un marché couvert où les pêcheurs viennent vendre le poisson qu’ils

ont pêché il y a une heure, où les bouchers viennent vendre les poulets à qui ils ont tordus le cou il y a 20 minutes, des tricycles qui n’attendent pas les horaires de bureau pour transporter des gens, des Philippins qui se mettent déjà à allumer les barbecues dans la rue…

Voilà ce que nous voulions voir : Le quotidien.

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Ah, tiens, il pleuviote.
Petit tour sur la plage aux allures de carte postale, puis petit dej sur le muret de la banque de la ville : Nous avons acheté des pâtisseries Philippines qui tiennent au corps des plus diabétiques. Ah, ce qu’on est bien à regarder passer les Philippins !

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Bon, alors, on fait quoi ? On va là où tout le monde nous dit d’aller ? On prend un bateau et on se tape quatre heures de traversée pour rejoindre Panay, île du Nord des Visayas, et prendre un autre ferry pour Boracay, à quelques centaines de mètres de là ?

Bon, d’accord, le cuisinier du boui boui dans lequel nous prenons notre collation a fini par nous convaincre définitivement : Sabang c’est moche comparé à Boracay. Vous avez vu les photos de Sabang. Aller, en bateau !
Le bateau est tout confort, il y a (naturellement) 7 télés qui passent des films d’action Hollywoodiens très très fort, j’ai presque pas le mal de mer, ces quatre heures… Cinq heures… On est pas en train de dériver, là ? Merde, le commandant n’arrive pas à accoster correctement au quai… Six heures passent assez rapidement, finalement.

Mais il est tard pour prendre le ferry pour Boracay. Surtout que les logements ne vont pas être donnés et on est déjà hors budget. Laissons tomber l’idée de Boracay pour ce soir, dormons sur place, à Caticlan.
Les averses se succèdent durant la nuit, on n’en a définitivement pas terminé avec la saison des pluies dans le coin. Nous nous réveillons au Airport Lodge, à 15 mètres de l’aéroport (enfin ce terme est relatif, il doit y avoir un avion toutes les deux heures en moyenne et nous ne parlons pas d’A 380 ni de 747), et il pleut.

Enfin il a plu.

Non, il pleut…

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