Lundi 18 mars, vers 15 heures
Le port de Tawau est en vue, sur une jolie mer calme et ensoleillée.
Le bateau d’Indomaya, la compagnie Indonésienne qui nous transporte dresse subitement un drapeau malaisien.
Et passe entre deux navires de l’armée Malaisienne.
Ah oui c’est vrai il s’est passé des choses pendant notre absence de Sabah.
En fait juste après notre départ mais nous n’y sommes pour rien.
La perspective de me coller un bon apéro avec celle qui fait de ma vie une vie d’homme marié, heureux et rigolard, m’avait fait oublier un peu ces évènements.
En résumé entre février et début mars, il semblerait que plusieurs centaines de Philippins, un peu fanatiques, ont décrété par la force que certains territoires Malaisien leur revenaient.
Ces Sulus, comme ils s’appellent ne sont pas contents.
Venus de leur sultanat auto-proclamé de Sulu, ils ont débarqués par bateau en douce, puis planqués dans des plantations de palmiers à huile, ils ont tout bonnement décidé de prendre possession de Lahad Datu, Semporna et Tawau.
Trois villes représentant environ un million de personnes…
Rien que ça mes petits gars.
Il est difficile d’avoir des chiffres précis, mais ils auraient été plusieurs centaines ces Philippins.
Pendant 15 jours les dirigeants Malaisiens leur ont conseillé de rentrer chez leur mères, mais ces benêts n’ont rien voulu savoir, et fin février début mars, ils se sont mis en tête d’assiéger Lahad Datu.
Comme des bons gros connards fanatiques parce que même s’ils ont bien fait chier les forces armées Malaisiennes, ils n’avaient pas beaucoup de chance.
Au final ça a duré longtemps parce qu’ils avaient de la place pour se planquer, les palmiers ne manquant pas.
Mais face aux forces terrestres, aériennes et maritimes des Malaisiens, tu parles qu’ils ont bientôt fini, qui en bouillie pour les cochons (comble pour des Musulmans fanatiques), qui en prison, avant de se faire pendre (la peine capitale est en vigueur dans ce doux pays, déconnez pas trop).
Au final trois Malaisiens tués (dont un dans un accident de bagnole…), environ soixante-dix Sulu, dont leur chef, trois villes bloquées à la circulation, plusieurs dizaines de pendus à venir, et quelques courageux ou chanceux planqués dans des plantations de palmier…
Donc nous débarquons peu après cela.
Pas de bol les tanks dans les rues sont rentrés à la base faire le plein et nous débarquons dans Tawau qui, hélas est une ville aussi peu vivante que le jour de notre départ.
Et dormons un peu, parce qu’on est fatigués, surtout bibi avec sa crève cadeau de la chambre 210.
Et cherchons quoi faire de nos mobs.
Première option : les revendre et en racheter à KL (oui on dit KL pour Kuala Lumpur quand on est cool !)
Deuxième option, les envoyer à Ké-elle (avec l’accent ça pète encore plus).
On se renseigne, on devise, on fait le tour et retiendrons finalement la seconde option.
Entre-temps nous faisons la connaissance de Daniel.
Pas mon beau-père, personne ne peut vraiment le connaître tellement il est mystérieux.
Non un anglais, expatrié, avec une tête de hooligan de Liverpool et un cœur gros comme ça.
Qui a bourlingué, morflé et garde malgré tout un sens de l’humour assez anglais.
Et qui accueille des couchsurfers.
Dont Jon.
Oui cela ne vous dira peut être rien, mais si vous vous souvenez de la ligne mentionnant le départ de Bromo en mini-van de Rallye, il y avait un autre blanc.
Un grand blond à lunettes peu locace.
Suédois.
Jon.
Toujours aussi peu locace, mais sympa.
Voilà, donc nous irons ensemble faire un tour dans ce qui reste de la Rain Forest sur la montagne, je ferai la connaissance d’une sangsue pas très futée (qui essayera de se planter sur mon ongle d’orteil).
Puis nous boirons des cafés avec eux, et de l’alcool de raisin avec eux et Antony, l’ami Chinois-Malaisien de Daniel, chez sa maman (celle d’Antony, une petite chinoise toute ridée et rigolote qui parle chinois et malaisien).
Une vie d’expatriés tranquilles.
Et nous mangerons aussi la meilleure soupe au monde servie par une grand chinois hilare qui y met du cœur et des épices… il y a du cochon ou des tripes dedans et ça sert de petit déj’.
Puis il sera temps de quitter Tawau pour aller retrouver un peu de vie.
Kuala Lumpur sera notre prochaine étape.
Nous nous envolons de Tawau le vendredi 22, après que Dan nous a conduits à l’aéroport, à près de 160 km/h et sans soucis des règles évidentes de la circulation (il faut freiner quand quelqu’un roule devant toi, le klaxon n’est pas un bouclier magique, t’as pas ta chance face à un camion…).
Et y arrivons en fin d’aprèm.
Choc !!
Choc !!
Merci mon Dieu.
De la vie, des gens, des embouteillaaaaages !!!
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