Mardi ! Il est l’heure !

De prendre la route mais avant ça, une petite révision, des roues rondes et pas ovales pour Karadok, de l’huile fraîche pour tout le monde et twingo ! On y va.

Direction Ipoh, ville coloniale très jolie perdue dans une vallée perdue dans les montagnes et tout cela à 200 kilomètres au nord de Kuala Lumpur.

Je ne vais pas vous décrire notre trajet, ça n’est pas super palpitant, sachez juste que les motos de petites cylindrées prennent l’autoroute, sur la voie d’arrêt d’urgence et qu’en plus, comble du luxe, elles ne paient pas les péages.

Sinon rien de fou, la routine routière: un singe sur le bord de la route, un éléphant roulant à 100km/h et quelques bonnes averses ressemblant à un lâcher géant d’œufs de pigeons aqueux.

Du coup on a fait comme tous les Malaisiens, on s’est arrêtés sous des ponts entre deux averses. Et ça crée des liens.

Ce qui ne nous a hélas pas évité de se prendre une saucée de belle facture quelques kilomètres avant d’arriver, mais du coup demain, on sera prévoyants : on va s’équiper pluie.

Mais ça c’est demain. La nuit est tombée avec tous ces arrêts, et rouler sur l’autoroute de nuit avec des mobylettes, c’est pas le Nirvana.

Alors on roule trèèèèèès lentement. Et heureusement il ne nous reste plus long.

Pour arriver enfin, à Ipoh.

Ipoh ville morte.

Où un chinois affable nous offre une chambre de la taille d’un studio parisien, certes défraîchie mais propre et nous trouve trop classe de sillonner l’Asie comme ça.

Mais comme on a faim on sourit et on change de sujet : c’est où qu’on bouffe à c’t’heure dans c’trou ?

A quelques mètres, un restau chinois bien sûr, les Malaisiens et les Indiens sont allés se coucher.

Un Wah Tan Ho de compète, accompagné d’une bonne grosse bière fraîche et la vie reprend ses droits.

Là-dessus, parce que la vie c’est bien jolie mais ça use, un dodo, et une belle matinée ensoleillée s’offre à nous pour découvrir comment c’est joli cette petite ville d’Ipoh.

C’est une des villes les plus mal foutues que je connaisse en Malaisie pour la circulation automobile, mais ça a du charme. On sent que les colons sont passés par là.

De jolies bicoques d’un étage, comme on aimerait en voir un peu plus sur la côte d’azur.

Et des temples Bouddhistes intéressants, car à l’instar des Batu caves de KL, ils ont été installés dans des grottes. Cependant, cela a été fait avec beaucoup plus de panache, car le temple commence dans la grotte qui est presque au niveau de la route et grâce à quelques 464 marches,  finit après un entrelacs d’escaliers menant à différentes salles, au sommet de la falaise, avec une vue imprenable sur la ville.

Ou du moins une vue imprenable sur la zone industrielle en périphérie de la ville.

Ce qui est moins chouette, mais n’enlève pas une once de classe à ce temple.

Regardez.

Puis pour se remettre de notre effort physique incroyable, une noix de coco fraîche, une balade en ville, quelques plats délicieux, et nous voilà prêts à dormir pour un départ matinal, en direction de notre prochaine étape.

Penang.

Penang est une île, un état Malaisien, et le seul où l’opposition ait le pouvoir.

En plus, partout où nous avons parlé de cette ville tout le monde s’est exclamé :

« Oh the food is sooo good there ! »

En se tapotant le bidon.

Prometteur non ?

Prometteur oui, à cela près que ma douce et tendre s’est chopé une piqûre d’insecte qui s’est enflammée, alors Penang on l’a vue un peu, pas trop.

Et on y a effectivement bien mangé.

Je dis ça par rapport à la Malaisie hein, disons qu’ici la cuisine est un peu variée et originale.

Sinon c’est une très jolie île.

Et une chouette ville, avec – surprise – des gens qui parlent.

Nous y passerons deux journées, puis reprendrons la route pour nous approcher au plus près de la Thaïlande pour un dernier stop malaisien à Kuala Perlis.

Que dire de Kuala Perlis ?

C’est une petite ville portuaire, dans l’état le plus petit et le plus pauvre de Malaisie. Et dont la seule raison d’exister est qu’elle dessert Langkawi. Qui est comme sa petite sœur Labuan, une île Duty-free où on irait bien se boire quelques bouteilles de Jameson.

Mais en fait non. On en a un peu soupé de la Malaisie, des autistes qui l’habitent et de ses champs de Palmier à huile.

Et accessoirement de son régime politique qui fera l’objet d’un autre article dès que nous serons sortis, car nos ordis sont sous surveillance depuis que nous avons fait un tour sur le site de l’opposition freemalaysiatoday.com.

Mais c’est une autre histoire.

Donc Kuala Perlis. Petit bourg paumé et tranquille où nous allons passer notre dernière nuit.

Kuala Perlis où pour la première fois depuis que nous sommes en Malaisie, les gens nous parlent, et nous sourient.

Cela nous fera presque triste d’en partir du coup.

Mais nos cœurs de pierre formés à toutes les situations, incluant l’attachement sentimental, nous font entendre raison, et c’est ainsi qu’au réveil, nous chargeons nos meules et banzaï! partons à la découverte de la Thaïlande, ses paysages merveilleux, son peuple souriant, sa bouffe incroyable, sa prostitution infantile et ses arts martiaux !

Donc à bientôt pour une nouvelle aventure, Thaï celle-là!