Vendredi 5 avril
Comme vous le savez déjà nous avons vécu quelques jours de détente à KL, en profitons pour faire du tourisme, se faire des copains francophones pour la majorité (à part un Suédois amputé d’un bras qui vit depuis ses 22 ans en voyageant grâce à l’argent de l’assurance – à développer : ta vie de voyage contre un bras, deal ou pas deal ? Mais c’est un autre sujet)
Puis quand-même, effectivement cette ville est sympa, mais nous sommes loin du charme désuet des villages et des campagnes, des traditions préservées et du bon air.
Alors, en attendant lundi ou nous devrions pouvoir récupérer nos bécanes, nous décidons de quitter KL pour un vrai centre historique culturel, à deux heures de là : Malacca ou Melaka selon.
Avant ça une visite aux incontournables Batu Caves, en périphérie de KL.
Des grottes dans une montagne, 228 marches pour atteindre un temple Hindouiste, cernés par des singes et des touristes. C’est beau, un peu supermarché, mais ça valait la peine.
Puis nous partons en weekend, comme deux bons français moyens avec maison de campagne.
On laisse ce que Claire appelle « notre maisîîîn » (comprendre maison) pour rejoindre cette délicieuse ville de bord de mer qui fût jadis un port incontournable des navires de commerces.
Mais j’y reviendrais après.
Nous laissons près de 40 kg d’affaires à Oasis Guest House et partons, légers et motivés à la gare centrale des bus devant nous mener à Malacca.
Pas de bol, depuis peu les bus pour là-bas partent de TBS, une gare de bus en périphérie de KL.
Crotte alors, nous devons prendre une sorte de RER. (Mais en mieux, c’est climatisé, propre, sans chanteurs ni accordéonistes moldaves, et ça ne s’arrête pas pour mouvement de personnel ou dégradation de matériel.)
Chose que nous faisons bien sûr, et nous arrivons ainsi à TBS.
Ça vaut le détour je vous l’assure mes petits croissants beurrés.
Le bâtiment est énorme, flambant neuf, pas très beau mais lumineux. Et là vous trouverez votre bonheur si vous voulez voyager en bus.
Ah on est loin de Bornéo et de son minibus quotidien dont le départ se faisait à horaires approximatifs !
Non, là une vingtaine de guichet, comme à gare de Lyon.
Avec une différence majeure, les employés chargés de la vente des billets sont aimables, et aidants.
La nôtre est une petite meuf voilée de rose, à qui l’on explique que nous souhaitons nous rendre à Melaka.
Souriante elle nous demande, de choisir un horaire par le biais d’un écran parlant anglais, en l’occurrence, car des bus pour Malacca, il y’en a toutes les 30 minutes.
Cela fait elle nous propose, par le même biais, plusieurs compagnies, le tarif variant de l’une à l’autre.
Et enfin, nous laisse choisir les sièges qui nous siéraient.
Cela prit deux minutes en tout et pour 5€ nous avions nos deux billets pour Malacca, à deux heures de routes de là.
Et changé d’identité, devenus par magie Arriken et Clark
Bien sûr nous avons pris le bus le plus économique, le plus cher étant à 3,50€ par tête de piaf. Alors nous pensions être placé dans un de ces bus Indonésiens ou Philippins que vous pourrez découvrir ou redécouvrir en lisant nos précédents articles ici et là ou encore là.
L’avenir nous montra que non, la Malaisie c’est quand même une dictature riche et confortable.
Notre bus est moelleux, et on peut presque entièrement allonger les sièges. En plus de ça il est ponctuel !
Parce que LA France et ses habitudes sont en nous, il convient cependant de constater avec aigreur que la décoration intérieure est d’assez mauvais goût.
Cela dit nous partons, et pour une raison que je ne saurais expliquer rationnellement débarquons à Malacca deux heures plus tard, sans avoir le moindre souvenir du trajet.
Ayé !! Nous sommes en weekend ! La nostalgie nous envahit, ce weekend nous rappelle nos excursions à Granville…
En pas tout à fait pareil toutefois.
Car comme Granville, Malacca à une histoire multi centenaire. Et nous y sommes pour le weekend.
Au delà de ça, la comparaison s’arrête.
C’est un port, stratégique dans le commerce international, reliant l’Europe et l’Asie orientale.
Qui fût détenu à tour de rôle par les portugais, les chinois, les arabes, les hollandais, les anglais… et tout ça à une époque où Kuala Lumpur n’existait pas et comme le dit le Lonely Planet, n’était qu’un marécage où sévissait la malaria.
Oui parce que le Lonely Planet avait déjà des journalistes sur place au 15ème siècle. Et ils ont chopé le paludisme.
Donc Malacca est aujourd’hui tombé en désuétude en ce qui concerne le commerce international, mais son patrimoine historique et architectural en à fait une ville très jolie où se pressent moult Malaisiens le weekend ainsi qu’une quantité assez impressionnante (sans être pour autant trop gênante) de touristes étrangers.
Une ville tellement jolie qu’elle à même été classé au patrimoine Mondial de l’Unesco.
Oui Monsieur !
Certes, cette reconnaissance mondiale a créé un nouveau type de culture locale. Et on y trouve depuis peu une culture liée aux besoins des touristes, des bars, du pittoresque et des t-shirt souvenir.
Cela ne s’est pas fait complètement aux dépends de sa culture séculaire. Car celle-ci est bien vivace.
Il est possible désormais de choisir de s’intéresser à la ville et sa culture ou aux jolis porte-clés vendus dans Jonker Street, la rue à touriste de Malacca, au centre de Chinatown.
Mais quel que soit le choix que vous ferez, ne passez pas à côté d’un des miracles de la mixité culturelle.
La bouffe !!!
Un intérêt non négligeable de Malacca, résultant de son histoire est que l’on y trouve une variété originale de spécialités culinaires, résultant du passage des différentes nations l’ayant envahie.
Des nyonyas notamment, spécialités locales raffinées, qui mettent un peu d’originalité dans l’alimentation de ce pays qui manque de variété, même si heureusement on est loin de celle des Philippines.
A côté de cela c’est une ville détendue, avec une population qui communique relativement facilement.
Et c’est effectivement joli, et historique. On y trouve ainsi, côte à côte, le plus vieux temple Taoïste, la plus vieille Mosquée et le plus vieux temple Hindouiste de Malaisie. Puis quelques églises très anciennes également.
Pour info, et pour notre fidèle lecteur Emmanuel, Saint Jean Baptiste fut même enterré ici avant d’être transféré à Goa (qui est quand même mieux pour les grosses fêtes sur la plage avec filles de joie et opium).
Pas mal hein ?
C’est ainsi qu’à pied et à bicyclette, nous passâmes deux belles journées dans cette belle cité à nous régaler les yeux et le palais, avant de devoir rentrer, dimanche soir, car demain on retourne au charbon…
Mais avant, jetez un coup d’oeil à ça (je sais que certains ne regardent que les photos, c’est pour eux… aussi)
Ce n’est qu’un aperçu, mais comme ça vous vous y croyez un peu…
La bises mes lascars!