Oui, je sais…. vous avez eu les jetons dans l’épisode précédent!
Et encore on a édulcoré pour que vous ne mouilliez pas vos culottes courtes.
Pour vous remettre de vos émotions, voici une petite tranche de vie culturelle qui vous instruira tout en vous faisant voyager.
Et avec tout un tas de photos pour être sûr que vous compreniez bien tout… royal au bar non?
Alors mettez vos souliers de marche et suivez moi.
Car aujourd’hui mes petits poteaux, je vais vous narrer la découverte d’un lieu, certes peu touristique, mais qui, j’en suis certain éveillera vos sens.
Ce qui n’est pas gagné quand, comme chez vous, la température extérieure transforme la plus friponne des libidos en « mister freeze » parfumé au chou de Bruxelles.
D’abord commençons par vous resituer un peu la situation, car étourdis comme vous l’êtes cela est probablement nécessaire.
Nous sommes à Kuala Lumpur.
Kuala Lumpur est la capitale de la Malaisie.
La Malaisie est un petit pays tranquille, calme et à l’économie resplendissante, coincé entre la Thaïlande et l’Indonésie.
A ce stade si vous ne voyez pas à peu près où nous sommes je ne peux plus rien faire pour vous, à part peut-être vous inscrire en tant que sujet d’études dans un centre de recherches scientifiques sur le fonctionnement cérébral.
Kuala Lumpur est une grande ville, avec un trafic incessant, des commerces de luxe un peu partout, beaucoup d’expatriés venus ici parce que c’est sûr, qu’il y a du boulot et que ce n’est pas cher.
Une ville qui s’étend, qui phagocyte les campagnes pour les intégrer à la ville en construisant des immeubles à tour de bras.
Vous l’aurez compris, une ville qui bouge, qui va de l’avant, qui conquiert le monde.
Jusque là me direz-vous (sauf si vous êtes un promoteur immobilier ou un requin de la finance) pas de quoi s’enflammer.
Car oui, où est le pittoresque ?
Où est l’exotisme ?
QUAND C’EST QU’ON RÊVE !?
Rassurez-vous charmant public à fleur de peau, du pittoresque il y en a.
Partout disséminés dans ce géant de béton et de verdures.
Des immeubles vert-pomme, des temples à foison, une mixité culturelle et religieuse, des échoppes d’artisans à chaque coin de rue, et de façon plus flagrante CHOW KIT.
Déjà avouez que le nom est rien chouette et avant même de savoir ce que c’est!
CHOW KIT !
Non ?
Faites un effort et enthousiasmez-vous.
Donc Chow Kit, c’est un quartier de KL, qui tient son nom d’un ancien conseiller municipal qui fût mineur d’étain et qui a su rester populaire.
Le quartier.
Pas le conseiller municipal.
Ici point d’H&M ou de grands centres commerciaux anonymes et sur-climatisés !!
Pas de golden boy ni de pépète qui vient chercher le dernier sac à main Hello Kitty ..
Non, pas de gratte-ciels non plus.
Des immeubles de quatre étages maximum, à l’architecture post coloniale (je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire mais c’est chic d’écrire ça).
Des boutiques comme au bon vieux temps, des gens qui réparent ta mob sur le trottoir de leur boutique, d’autres qui te vendent des fruits de leur carriole à main.
Bref on est chez les pécores, et ça détend.
Et en poursuivant notre expédition, nous trouvons, planqué au milieu de tout ça, l’objet de toute notre attention pour aujourd’hui : Le Marché de CHOW KIT !!
Oui Mesdames et Messieurs, cet interminable préambule pour vous emmener dans un bête marché.
J’entends déjà les moqueurs et les aigris s’exclamer « Roooh, les pauvres, ils doivent bien s’embêter pour nous parler de ça… Ils n’ont vraiment rien d’autre à faire ?? »
Et ils auront raison, et je les invite à quitter cette page en suivant ce lien pour savourer quelque chose à leur niveau.
Pour les autres, entrons dans le marché.
Le marché de CHOW KIT.
Déjà ce n’est pas super évident, car il n’y a pas vraiment d’entrée.
Pour entrer, il faut traverser
– soit un couloir où des jeunes oisifs et rigolards vendent des gâteaux multicolores à texture d’Ostie géante et au goût de papier.
– Soit l’un des nombreux magasins de fringue, Tudong (le nom du voile musulman local), bijoux…
Et après ?
Ben après c’est fini, car la ruelle perpendiculaire, emplie également de dizaines de stands divers et variés marque le début officiel du marché.
Vous voilà au cœur du paradis.
En espérant que le paradis ait une autre odeur…
Un paradis couvert, fait de bric et de broc, où vous pourrez trouver tout ce que votre estomac pourra vous demander. Et plein d’autres choses que votre estomac ne connait pas.
Que votre estomac ne connait pas encore.
Commençons la visite.
Commençons par le plus classique, les fruits et légumes.
Pas de quoi fouetter un cocher, hein ?
Regardez juste et vous me direz.
Des ananas, sucrés ou acides,
Des bananes
Géantes,
Ou naines,
Des noix de coco, et ce qu’on peut faire avec
Du piment à se cuire l’intérieur des boyaux, des carottes, des tomates et des courges diverses
De gauche à droite : des mangoustines (un délice), des pommes (si !) et des mangues vertes
Des Sirsaks (une autre tuerie qui est aussi le fruit qui sauve la vie de tout, voir ici)
Des trucs étranges qui ressemblent à des abricots et des prunes et dont on ne connait pas le nom, mais qu’on n’a pas acheté parce que ça coûte un bras
Et d’autres machins étranges… comme ces mini courgettes avec des pustules partout, ou ces aubergines violet pâle,
Ou encore ces énormes haricots produisant des fèves grosses comme des palourdes
Des poireaux-navets géants qui marinent dans on ne sait pas quoi parce que notre curiosité à une limite aux odeurs
des petits testicules de chat birman qui sont en fait une sorte de litchi, mais très virils.
Ou encore des épices, diverses
Et bien sûr, des nouilles, vermicelles, riz…
Parenthèse culturelle : la tomate est bien un fruit
Sinon dans ce marché vous trouverez aussi de la viande.
Comme chez un boucher classique
Ou plus original,
Voire très appétissant bien qu’étrange
Sauf quand on sait qu’il s’agit d‘un mélange de tripes, d’ovules et d’abats de poules.
Pour les jeunes femmes qui font attention à leur ligne, il existe aussi la version sans abats, plus light
Pour les vrais fillettes, vous trouverez bien sûr une foultitudes de ces mêmes ovules, en boite et sans tripes
Des œufs donc, dont certains sortent de l’ordinaire (ils sont enterrés dans du sel et de la cendre)
Et les parents de tout ce petit monde que l’on consomme à foison, sans ségrégation de couleur de peau!
Et aussi un produit que l’on aime bien par chez nous : l’escargot.
L’escargot de vase en fait.
Comme un bulot mais qui pousse dans la vase au bord des rivières. Alors bien sûr, il faut les laver avant. Mais c’est délicieux !
Dans la catégorie poisson, très présent par ici vous trouvez de tout, d’énormes poissons-chats vivants,
Des anguilles, vivantes également,
Des crabes, vivants mais ficelés pour éviter qu’ils ne se fassent la malle
D’autres poissons, moins vivants mais frais,
D’autres encore, fortement décédés mais une petite gourmandise locale, séchés, sous toutes ses formes, de la mini crevette au thon de 25 kilos
Si rien de tout cela ne vous inspire, vous pouvez aussi acheter de la peau de porc grillée avec sa couenne, je ne sais pas comment ça se sert mais c’est joli
Information culturelle : les pattes de poulets sont très prisées par ici !
Dans ce marché on trouve aussi:
Du chaton, comme Collin, notre ami hollandais (qui ne mange du chaton que le samedi ça tombe bien)
Diverses petites merdes
Et heureusement du Martabak (comme on dit en Indonésie du Sud) ou Terang Bulan (lumière de lune, comme on dit à Bornéo ou en Indonésie du Nord) et qu’on appelle ici Apam Balik (l’équivalent de pancake)
Et mille autres choses que vos yeux émerveillés ne sauraient plus où donner de la prunelle.
Voilà, je l’ai faite rapide cette visite du marché de CHOW KIT, parce que vous avez sûrement autre chose à faire de votre vie?
Car là, mine de rien, vous avez marché plusieurs kilomètres sans vous froisser un seul de vos petits muscles.
Alors que moi, j’en suis tout épuisé, d’autant qu’il fait 35° à l’ombre ici.
Alors venez me pas dire que je ne vous aime pas hein !
La bise les petits corniauds, et à bientôt pour une nouvelle découverte surprise !!
Préparez vos pronostics, on en recause !
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