Nous rev’la les p’tits gars !

Salut à toutes et tous, nous revoilà après une grosse semaine sans internet, ça va vous faire de la lecture pour votre soirée du réveillon!!

Tant de choses à dire  dont en voilà déjà un bout!

Lundi 24 décembre

On ne dirait pas trop comme ça mais il semble que Noël approche.

Ce soir au menu Mini espadons, bœuf, côtes de porc, maïs du coin, Rhum Coco, et cerise sur le gâteau, Coconut Wine*.

Et tout ça au bord de l’Océan magnifique…

Bon vie de merde, vie de merde, tel est, jusque là, le crédo.

Nous sommes à San Juan, sur la petite île de Siquijor, dans les Visayas toujours.

Il s’est passé des choses depuis notre dernière rencontre.

Le lendemain de notre dernière intervention, nous avons fait comme prévu. Aller voir les chutes d’eau de Canla On.

Epique, sportif, beautiful. Accompagné par un gars du coin qui avait une mob, souriant, et qui ne parlait anglais pas plus que moi je ne parle Philippin.

A trois sur sa meule, une quinzaine de bornes sur la route, puis, deux ou trois kilomètres de marche de montagne (en essayant de le suivre, le bougre bombait bien, bien que grand comme ma collègue Amandine.

Puis … un petit paradis. Le temps de mettre les pieds dans l’eau, quelques clichés et hop repartis pour la suite des festivités.

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Au village, quelque chose se prépare, ça effervesce, ça s’active, ça installe. Nous retournons voir Emma, notre nouvelle amie qui nous dit que c’est la Christmas party du village ce soir. On en enquille deux bières pour fêter ça.

Et on va se préparer.

Imaginez, une fête de village, où tous participent. Les petits (ou les enfants pour être plus précis, sinon on peut confondre) qui font des spectacles de danse (sur de la bonne musique, avec une préférence pour Gang Nam Style), les grands qui font des reprises de chansons, les ados qui nous font des clips façon danseurs de Britney, tout ça dans une ambiance de barbecue, de kermesse, de sodas (ils ne boivent pas trop pour leurs fêtes de Noël: pas offenser la trinité ?).

Bon enfant tout plein, et c’est un euphémisme.

Des nains y’en a partout, certain veulent des trucs (monee, je sais pas ce que ça veut dire, mais je leur réponds la même chose façon d’être poli), d’autres viennent se présenter : Bonjour, bienvenu ici, je m’appelle Georges, d’autres (les filles je suppose vu les cheveux long) gloussent en se mettant la main sur la bouche (pour ne pas manger de mouches ? ou pour s’entraîner pour quand elles auront l’âge et les ratiches d’Emma ?).

A un moment, nous décidons de faire un jeu avec eux…

dangereux mais bien rigolo. Une vingtaine de mômes à mes pieds (oui ce sont des philippins ET enfants) je lève le bras et vise ce petit groupe avec l’appareil photo.

Hystérie!!

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Ça a durée quoi, 4-5 minutes, pendant lesquelles la ville nous a appartenu. Pleins d’autres gamins se sont mis à débouler, attirés par les cris des premiers, une foule compacte, hilare, stridente, gueularde, pressante, déchaînée s’est créée. On a bien rigolé mais il était temps de s’arrêter, un peu plus et on était avalés par cette foule de nains. Et les gens de la ville auraient pu mal prendre le fait que la fiesta soit devenue Française.

Bref dodo.

Le lendemain, départ pour Dumaguete, rien de fou (à part les paysages) 5 heures de route, une galère pour trouver un hébergement dans notre budget (merci Lonely planet), finalement Novotel Asia nous a dépanné, ils louent des chambres pour 12 heures. Avec eau chaude, oui ! Et brosse à dents.

Et un moustique !

Samedi 22 décembre

Gueule dans le cul le lendemain à 8h direction le port. Puis bateau sur mer démontée (agitée, en vrai, mais ça fait moins aventuriers).

Il est 9 heures du matin, après une traversée en bateau assez rock’n roll : la mer agitée entraîne un concerto pour sacs à vomi se remplissant (pas Claire c’est un guerrier Viking)… nous voilà arrivés à Siguijor, capitale de l’île de Siguijor, l’une des îles des Visayas.

On a faim, il fait chaud, des mecs nous harcèlent pour nous accompagner dans un lodge, pour qu’on utilise leur tricycle, loue leur scoot…

Alors on se fait un petit déjeuner local, à base de poulet frit et riz, puis Claire, plus teigneuse que moi,  envoie balader tout le monde, fermement…

… et gentiment, ça reste Claire.

Et on part pour un lodge qui nous tentait bien. A 2 km à l’est.

A pied.

On marche, il fait chaud, on marche, on a soif. Puis on se pose après plus de 2 kilomètres, avec 20 kg sur le dos, et quelques litres de sueur en moins.

En fait l’est était de l’autre côté… on aurait du lever la tête aussi !

Qu’a cela ne tienne, continuons vers San Juan, à l’ouest, pour les coucher de soleil c’est mieux.

Finalement grâce à un vieux et son tricycle nous voilà à Czar’s Place. Un lodge, à 15 m de l’eau, quasi vide. On y sera pendant 4 jours, les rois du pétrole !!

Je vous met pas de photo, vous aller encore dire qu’on vous fait bisquer.

Si?

Ah bon, voilà San Juan, vous voyez il fait pas beau, contents?

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Vous l’avez cherché.

Bref, ici, Noël se prépare bigrement. Le Czar’s place est notre fief, à notre arrivée les touristes présents partent. Le samedi nous glandons, la nuit précédente ayant été courte et rude, et allons nous coucher, après une bière et du rhum, à 20h30… Saturday night fever, Claire à une crève, mais le rhum lui fera du bien.

Dimanche matin, ragaillardis, le monde s’offre à nous. La plage est magnifique, nous louons un scooter (5€ par jour, mais c’est Noël), partons explorer le monde ce qui est vite vu, l’île ayant une circonférence de 80 km. Plongeon dans des jolies chutes d’eau, balade les cheveux au vent les casques étant optionnels (roooooh c’est pas très bien ça quand même !!)

Les badauds sur le bord de la toute nous saluent joyeusement, certains même avec un enthousiasme explosif. Les Heelloooo, et le Merry Chriiiistmas fusent, on a plein de copains. La vache ça change tellement des tronches de cul fripées des parisiens.

Il fait beau, nuageux, beau, et chaud.. Donc, après avoir pas mal roulé, hop, on se baque, parce que, voir une mer comme ça sans avoir envie d’y plonger, c’est de l’auto mutilation.

Et tout à coup, il est 18h30, la faim commence à nous envahir, on chope le scooter et – banzaï ! (notre côté nippon) – partons chasser notre dîner.

Sauf que…

Ben oui, on est dimanche, et dimanche on ne dîne pas si facilement qu’on le souhaiterait. On roule, on s’arrête pour demander, les indications sont floues, variées, imprécises, on est aux Philippines quand même. Là une lueur, un marchand de poulet, pas motivé, il n’a pas de riz, on repart et à un moment, nous sommes sur le point de lâcher l’affaire et de rentrer dans notre lodge manger un mini hamburger en désespoir de cause…

Quand tout à coup, ma copilote de compète, voit une lumière, avec marqué « restaurant » .  Nous étions passés devant combien de fois ?  3 ? 4 ?

Bref plein gaz, et on arrive chez Russel. Un gentil gars qui se marre tout le temps, la quarantaine, ancien pêcheur (oui oui, nos âmes sont tordues..), qui nous prépare de vrais hamburgers. Enfin pas vraiment des vrais. Le pain est croustillant, et il faut avoir faim, parce que c’est volumineux.

Et ça a un petit goût d’exotisme. Délicieux !

Après que nous avons englouti (c’est le mot) ces monstres, le roi du restaurant vient se joindre à nous. Et nous parle de choses et d’autre, beaucoup de sa passion pour la cuisine, de son restaurant dont il a pris la gérance il y a 18 mois. Du fait que les gens qui partent en vacances autrement que pour dormir, boire, bouffer en restant au même endroit c’est bizarre. Surtout si c’est plus de trois jours. Bref, il est gentil, chaleureux, nous propose de passer à sa soirée de Noël le lendemain. On dit pourquoi pas et rentrons.

On ne sera pas sans le revoir…

Lundi 24 décembre, les Philippins deviennent fous. Noël n’est plus un avenir, c’est là.

Mille fois par jour, on reçoit des MERRY CHRISTMAS de gens hilares, les mains se lèvent, tout le monde se salue.

Nous, nous avons une mission. Comme tout est fermé le soir, nous partons faire des courses pour notre Christmas Barbecue.

Czar’s doit être désert le soir, tout le staff ayant des soirées de Noël en famille donc… Orgie : 10 sword Fish (genre de sardine avec un nez d’espadon), côte de porc, et bœuf.

En attendant l’heure fatidique, 18h30, pour lancer le bûcher, car le staff doit partir à 19h, on retourne explorer les fond marins avec nos masques et tubas. Le ciel est gris mais il fait encore chaud comme à Cavalaire au mois d’Août.

Des gamins nous saluent, ils sont quatre, et nous avons le droit à une bonne centaine de Hello, et de Merry Christmas… Autrement la plage est déserte à perte de vue…

Un vrai kif comme dirait ma douce adolescente d’épouse.

Plouf, et plouf, deux créatures de rêves (oui malgré les masques) affrontent, seuls, l’eau limpide de la baie. C’est beau, il pleut des grosses gouttes sur nos dos félins, c’est bien. Claire, en aventurière va plus loin que moi et à nos retrouvailles sur la plage trempée, me dit quelque choses comme ça : « Truc de fou, t’es allé là-bas ? Il y a plein de corail, et des profondeurs de dingue !! Et des poissons par centaine de millier je te jure !! Kif, guedin, ta race !! »

On y retournera le lendemain, en attendant, après une petite douche de Noël (oui tout est de Noël, les bonjours, les pourboires, les grains de sable…), l’achat auprès du papa de la fille de la réception de trois noix de coco vertes, nous allons attaquer notre barbecue de Noël.

Enfin, en fait ça ne se passe pas vraiment comme ça.

La fameuse fille de la réception, Mia, prend les choses en main, allume le barbecue, fait cuire nos poissons sur les bâtonnets de cocotier, puis les côtes de porc, puis les cubes de bœuf. Pendant ce temps là nous n’avons pas la possibilité d’intervenir.

Gênant !

Le temps passe, il est 7h, puis 7h30, ne devait –elle pas partit retrouver sa famille ?

Gênés nous lui rappelons, peut –être a-t-elle oublié l’heure ?

No problem, no problem !!

Ok alors ben on se sert l’apéro, du Rhum local et le fameux jus des noix de coco vertes précitées. Elle nous apporte une machette quand elle nous voit sortir nos canifs.

Je tente une ouverture.

Mais je ne suis pas Philippin, son collègue arrive en renfort et hop,  tchac tchac, c’est fait.

Apéro !!

Et Mia et son collègue restent là, pendant qu’on dîne, discrets, loin de nous. Etrange…

Festin des sens arrosé de Coconut Wine*.

Le fils de Russel, celui du restau d’hier 10 ans à vue de nez, passe vers 20h30 pour prendre Matt, un anglais fraîchement débarqué qui ressemble à Tahiti Bob, et nous dire qu’on peut venir chez son papa, Russel.

On se prépare, le temps d’aller chercher nos clés de scooter et c’est parti !!

Ah non en fait, il est désolé, ce n’est pas prêt, il repassera plus tard, sorry.

Du coup on reste, avec Tahiti Bob, et on boit du Rhum Coco pour passer le temps… On a le temps d’apprendre qu’il vient de Birmingham, prof d’anglais en Corée, et d’autres trucs palpitants.

A 10h30 le fils de Russel se repointe avec sa sœur de 8 ans qui a une voix de chanteuse de blues noire américaine. En fait ils ont 16 et 14 ans, et on les suit dans la montagne pour rejoindre leur papa.

Là, fontaine d’alcools variés, peau de poulet frite, Et on rigole bien jusqu’à 3 heures du mat où nous regagnons nos pénates pour un repos (de Noël) bien mérité !!

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Le 25, nous irons voir des combats de coq, des poissons très jolis, des Canadiens… mais c’est une autre histoire, que nous vous raconterons, peut-être, la prochaine fois !

Des bises de Noël à tous et Merry Christmas bien sûr !!

Bonus Folklorique : *Le coconut Wine, c’est une sorte de liquide orange plus où moins sombre selon l’heure à laquelle il a été récolté, qui est sécrété pas la base des feuilles de cocotier. Parait que c’est traître alors ça nous tente.

On en cherche, oh pas dans le commerce, c’est un peu comme la goutte chez nos péquenots du Doubs, c’est produits maison, vendu sur le bord de la route et il faut fournir le récipient.

Puis c’est pas donné, il faut compter 10-15 pesos la bouteille. Soit presque 20-30 cts.

La vieille dame qui nous le vend a un mari à côté d’elle. Mari que nous avions déjà rencontré la veille au matin, vers 9h, il marchait en titubant bien, souriant et poli.

Je comprends mieux maintenant. Celui que nous achetons est sombre, dégage une odeur amère et suave, et au goût ben c’est pas mal, un peu comme un camembert.

Ça pue mais c’est bon.

Par contre, et mon ordi et notre lit s’en souviennent, il ne faut pas fermer la bouteille, parce que ça continue à fermenter, et quand vous ouvrez… un peu comme une bouteille de Coca chaude, bien secouée dans laquelle on glisse un paquet de Mentos.

2 réponses à “Nous rev’la les p’tits gars !

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