Vendredi 28 décembre
5h12.
La salle d’attente où nous rêvions s’illumine.
Mariah Carey s’époumonne et vrille nos tympans endormis.
Le réveil est subit. Mais ça nous fait marrer, alors, on se marre.
On sort, le soleil est comme nous, il a du mal à se lever. Mais est plus rose que nous. Le ciel est splendide. On a dormi quelques heures et sur le sol. La vie est belle.
La sortie du terminal portuaire est aussi violente que le réveil.
20 chauffeurs de tricycle nous sautent dessus : Tricycle M’am, Sir ??????
On rigole, on les envoie se promener sans nous gentiment, on marche, il fait bon. L’un d’eux nous suit. Retente sa chance, il est sympa habillé en combi de mécano orange.
On le recroise plus tard.
Puis encore une fois, mais là c’est nous qui lui tombons dessus.
Bref, après un jus de mangue, quelques interrogations sur où aller, un tricyle (le petit gars orange) nous montons dans le bus pour Loboc.
Un chouette bus. Avec des banquettes en bois. Petit et nerveux.
Les acolytes font Heuéé et Yeuaéé (de façon très gutturales qu’on à pas réussi à copier), pour arrêter ou faire repartir la machine.
Claire tombe amoureuse.
Et on arrive à Loboc, on voit passer le centre ville.
On grimpe dans la montagne. L’acolyte nous demande où on descend. On ne sait pas. Finalement on s’arrête sur le bord de la route. Rien en vue à part une « eatery », il est 8 heures, on a faim après tout ça, alors on commande.
Une dame vend des nouilles très salées et bonnes, pendant ce temps des gens apparaissent. A croire que c’est une spécialité d’apparaître comme ça, de nulle part !
Bon il y a une explication, derrière une forêt touffue il y a un village, d’où les gens sortent, propres et sentant bons, pas comme nous.
Encore une fois nous créons l’animation, des débats se lancent, en anglais en Tagalog, en Tagalish, l’on vient nous voir, pour essayer de nous aider, personne ne connait notre destination, pourtant proche, on doit être à moins de 5 kilomètres du but.
On nous conseille de reprendre un Jeepney, pas bête, pourtant on envisageait de se poser là sur ce bord de route.
Donc on rebrousse chemin, un peu. Pas assez.
Il se met à faire chaud. Et la courte nuit se mets à nous signaler des trucs : dodo ! Mais on n’est pas arrivé, on descend trop tôt.
Le troisième essai sera le bon. Mais sera suivi d’une petite demi-heure de marche, sacs au dos, sous le cagnard. Notre paradis de huttes en bambou nous attend. Havre de paix au bord de la rivière.
Douche, repos et on repart.
Loboc c’est joli, sans plus, très marqué par l’histoire espagnole et les Cathos.
Mais à part ça c’est une plaque tournante de touristes.
Il y’a un centre commercial pour touristes, des light-boats sur lesquels les touristes montent, se baladent sur la rivière, en mangeant sous la douce mélodie (spéciale dédicace !) des groupes locaux qui interprètent des chant Philippins, ou du Sinatra, ou de la musique pop contemporaine (cf les goûts musicaux des locaux dans les rubriques précédentes).
On croise des Allemands, des Français, des Rosbifs, des Australiens, des Coréens et d’autres de marque inconnue.
Pas du tout ce qu’on cherchait. Alors on se demande si on ne va pas de tirer de là. Mais nous avons besoin de repos et le lieu s’y prête. En plus, nous sommes à deux pas des Chocolate Hills, ça serait dommage de ne pas voir ça, alors on y va. Sur la route on croise Tahiti Bob, rigolo.
Chocolate Hills : Une vallée plate comme les fesses des Philippines, sur lesquelles sont poussé environ 1200 collines en forme de nichons. Plusieurs explications à ça.
– – Ça n’aurait pas poussé mais serait le fruit de l’érosion. Mouais, un peu tiré par les cheveux quand même…
– – Des géants, pour une raison que je n’ai pas bien mémorisée, auraient pleuré de tristesse pour un truc (me demandez pas pourquoi !), et ces collines seraient le fruit de leurs pleurs. Leurs larmes pour ceux qui sont ramollis du bulbe. Ça, ça peut coller, non ?
Pour le « chocolate » on repassera, ça n’a lieu qu’en février mars, quand elles sont brunies par le soleil, et deviennent couleur chocolat.
Donc, c’est joli tout plein. Mais ça manque d’authentique, alors nous poussons jusqu’à Carmen.
Et entrons dans le marché. Et on en prend plein la vue. Et les narines. Et le ventre parce que c’est l’heure de déjeuner. Et on valide qu’il y a deux monnaies dans ce pays : les pesos, et les pesos only.
Le peso c’est dans les endroits normaux, les pesos only dans les endroits pour les Philippins du cru. Pour te signaler comme ce n’est pas cher.
Bref, après ça on rentre, on glande, on demande des noix de coco pour notre rhum, on dîne, on dort, la vie continue à être belle.
Merci
Dimanche 30 décembre
Happy New year sera le credo et le fond musical jusqu’à mardi matin, ou curieusement cela s’arrêtera net. Autant ici on fête Noël le 25 décembre et pas le 24 au soir, autant la bonne année se souhaite, avant la nouvelle année. Fin de la leçon culturelle.
Nous cherchons un lieu pour passer le 31 décembre, ET devons remonter la moitié des Philippines avant le 2 au soir, notre avion partant le 3 en fin de matinée.
Double challenge qui nous emmènera dans une aventure intéressante, fatigante, et… bref vous verrez.
Nous sommes sur l’île de Bohol, nous devons traverser deux autres îles, et faire environ mille deux cent bornes.
Quand on se souvient de la vitesse moyenne des transports en commun, cela nous fait environ 30 heures de route et deux traversées…
En trois jours c’est jouable. En comptant les connections, les délais, les retards, rajoutons, comme d’habitude 20%, ce qui nous mène à 36 heures à répartir au mieux dans les 4 journées qui viennent, en comptant également que rien ne marche le 1er janvier.
Ok, on y va. A l’aveugle, c’est plus palpitant.
Depart de Loboc, dimanche 3O décembre à 7h00.
On part de notre petit paradis un par un à mobylette jusqu’à l’arrêt de bus/Jeepney, au bas du chemin.
Déjà c’est intéressant, car sans faire nos choupettes, tenir en équilibre sur une mob qui roule sur un chemin cabossé, avec un sac à dos de 20 kg sur le dos, en n’ayant que peu de prise et au réveil…
Ça c’est fait. Deuxième étape, prendre le Bus ou le Jeepney qui nous amènera à quelques kilomètres de là à : quelque part avant Luay, pour prendre le bus pour Ubay, le port du Nord de l’île.
Nous avons quelques indications sur l’endroit où descendre, floues comme d’hab’, mais coup de bol ou talent inné, on descend au bon endroit.
Juste le temps de parler avec un gars à un arrêt de bus et le Bus pour Ubay déboule.
On y saute, il est 7h45, il y a normalement 2 heures de route.
Pendant le voyage, l’acolyte est un marrant, il fait des blagues à tout le monde, c’est un festival de rire, dommage que nos notions de Tagalog ne nous permettent pas de saisir toutes les nuances.
Claire retombe amoureuse.
Et comme d’habitude, le bus se remplit, jusqu’au toit, se vide un peu. Se remplit, à nouveau. Il pleut. Notre cocasse acolyte gentil nous demande si on veut descendre nos sacs du toit. Pas sot, ça tombe bien. Je l’accompagne sur le toit du bus et mets les k-ways aux sacs. On est déjà assez dans le bus pour ne pas rajouter deux gros sacs.
(oui sur la photo le bus n’est pas bondé mais c’est pour que vous vous imaginiez un bus déjà)
Espérons qu’il y ait bien un bateau à l’arrivée.
Selon nos sources il y en a un par jour.
Voilà, c’est l’info qu’on a obtenue. Le voyage dure 2h30, on arrive à 10h30, et marchons vers le port. 15 minutes de marche, on se renseigne, oui il y a un bateau.
A 10h30, dépêchez-vous en plus c’est le dernier…
Ça sent un peu l’arnaque, mais dans le doute nous nous magnons, et montons sur le bateau. Il est 11h, parfois l’organisation Philippine à du bon.
S’il avait été ponctuel, on ne l’aurait pas eu.