parce que même au cul du monde, les plaisirs des sens sont exacerbés…

Cet article ne comportera pas d’images. C’est un article sérieux, où nous parlerons de choses sérieuses.

Nous somme navrés car nous savons à quel point une large partie de notre lectorat d’élite aime les images, mais vous découvrirez ainsi une autre facette de la lecture…

Le texte!

Nous voilà en partance de Koh Lanta, et comme souvent maintenant que nous sommes des professionnels de la bourlingue, nous voilà victimes de notre organisation de qualité et partons à l’aube pour éviter la canicule de midi.

En fait il est midi.

Mais l’aube c’est quand on ouvre les yeux. Non ?

C’est reparti pour une aventure routière Thaïlandaise.

Avant de rentrer dans le dur, nous devons quitter l’île.

Oui de la même façon que nous fîmes pour l’atteindre, cependant dans l’autre sens.

Toujours pas dur à faire et complètement dans nos moyens. Quelques kilomètres pour atteindre le bac qui nous posera en dix minutes sur la rive de Koh Lanta Noi, la petite Koh Lanta. Que nous traverserons en un quart d’heure pour rejoindre cette fois-ci la terre vraiment ferme après une seconde traversée.

Où va-t-on maintenant ? parce qu’il fait déjà caniculaire!

Parce c’est tout mignon d’être retournés sur le continent, mais où aller ?

Phuket ? Pas bête…

Les hordes de touristes satisfaits qui s’y prélassent nous donnent des tics nerveux au coin des lèvres. Pulpeuses si besoin est de le préciser.

Non, foin de strass et d’oisiveté. De plus un tsunami est prévu pour bientôt et j’ai promis à Monique de lui ramener sa fille chérie en bon état.

Donc fuyons les coins à touristes rougeoyants et partons plutôt dans un inconnu plus authentique.

Une ville nous fait de l’œil: Wiang Sa.

Oui Wiang Sa, que ça vous plaise ou non. C’est un délicieux petit bourg comme la Thaïlande en possède à foison, avec des Thaïlandais – des vrais – dedans.

Nous arrivons dans l’aprèm et notre première mission est de trouver un endroit où poser notre tente.

Certainement, vous objecterez que nous n’avons pas de tente, et vous aurez raison. Votre sagacité va maintenant être récompensée.

En effet Wiang Sa, malgré son nom trop chouette, à tel point que nous pensons à nous le faire tatouer sur le biceps ce qui déplairait à notre famille qui trouverait sûrement ça vulgaire (un tatouage !!), Wiang Sa, donc est un bourg, avec un hôtel.

Hors de notre budget, pourtant Rockfellerien.

Un hôtel et c’est tout.

Et pourtant nous l’avons sillonnée cette ville.

Nous sommes passés devant son quartier historique, devant son marché parfumé et alléchant, devant ses deux stations service, et ses multiples échoppes autant bigarrées qu’incongrues pour des yeux d’occidentaux…

Et que dalle.

Mais quand je dis que dalle, c’est que dalle: tintin, nada !, nib !, peau de zob !, oualou ! que t’chi !, rien !

Bref que dalle, pas d’endroit, même dépenaillé où passer une mauvaise nuit sur une vieux matelas moisi grouillant de parasites.

Non rien.

Ah ils sont beaux les aventuriers du hors tourisme de masse !!

Ils ne pouvaient pas aller à Phuket comme tout le monde au lieu de faire leurs snobinards ?

Non, ils ne pouvaient pas.

Et grâce aux conseils de la mère maquerelle d’un estanco où se vendent des femmes à l’heure, nous avons trouvé

C’était devant nos yeux.

De prime abord nous avions pensé avoir affaire à des écuries. Ou un stand de lavage auto.

En fait non, ce sont des motels, alignant face à face une dizaine de box dans chacun desquels on peut rentrer une voiture, protégée par un portail.

Au fond de ce garage, une porte.

Donnant, Alléluia, sur une chambre.

Avec, et c’est logique, un lit de belle taille, dont un des côté est orné d’un énorme miroir.

Quelques lézards gris (que nous appelons geckos par chez nous).

Et des capotes près du savon fourni.

Je ne sais pas si cela à un lien avec notre mère maquerelle précédemment citée, mais ça fait du bien.

Et nous aidera à éviter un accident reproductif qui nous forcerait à devoir devenir responsable.

Bref! Le problème de la chambre est résolu.

Et nous nous rendons au centre ville, car bien sûr, comme cela nous arrive parfois, nous avons la faiblesse d’avoir faim, et ce marché et ses odeurs appétissantes n’a rien arrangé.

En chemin nous passons devant plusieurs de ces motels-écuries. Maintenant qu’on le sait, notre œil s’est aguerri !

Et sus au Marché !!

Bon les stands de poissons on va laisser tomber pour l’instant. Non pas parce que nous sommes dans les terres (nous savons qu’une glacière à l’arrière d’un pick-up, même en plein soleil, vaut toutes les chambres froides du monde), mais parce que nous avons oublié nos ustensiles de cuisine à Paname.

Des légumes, des fruits à foison, et pour des prix que je n’ose même pas vous relater ici, pour éviter des crises d’hystéries de nos chères lectrices qui payent leurs mangues avec les dents en or de leur mamie.

Et, surprises, des pâtisseries.

Mais cela sera pour un peu plus tard.

D’abord, allons à l’assaut de ce petit restau.

Un brave homme nous accueille avec son barbecue.

Derrière lui, une mégère, qui s’avèrera être à la fois la patronne et très sympathique, et qui gueule abondamment.

Pas contre tiendra t’elle à nous préciser (en thaï, mais maintenant on est bilingues) elle ne gueule pas contre nous.
Non, contre ces fainéants d’employés qui passent leur temps à traînasser, ou à jouer avec leur portables pendant qu’elle se décarcasse à concocter des salades raffinées et les sauces qui vont avec dans son mortier de terre cuite.

Une bière Singha, pour se remettre des émotions qui nous ont fait tellement paniquer plus tôt.

La mégère trinque avec nous. Elle boit la même chose. Entre buveurs de Singha on se comprend…

Pendant qu’elle engueule son employé (le brave homme susmentionné) qui était délicieusement parti nous chercher des clopes quand je lui demandai où en trouver dans le coin.

Décidément les bistrotiers parisiens ont vraiment du taf dans les rapports avec la clientèle…

Mais ce n’est pas le sujet.

Donc on dîne en parlant avec la mégère-patronne-buveuse-de-Singha-qui-joue-du-mortier comme mon beau-père joue du bistouri.

Pour être honnête, en fait tout à l’heure j’ai légèrement enjolivé la vérité.

Nous ne sommes pas encore totalement bilingues, et pour être francs si nous devions faire une explication de texte à partir d’une bande sonore de la logorrhée de cette dame joviale (quand elle ne gueule pas), on aurait sans aucun doute un zéro pointé.

Mais la magie des échanges internationaux, des regards complices et des mains qui s’agitent (la mégère à quatre bras deux pour son mortier et deux pour nous faire comprendre ce qu’elle dit).

Bref on se comprend.

OOOOOOOOOOh bien sûr pas dans le détail, mais après tout qui souhaite avoir une vraie conversation avec une patronne de restau ?

On s’est bien gavé de cochon grillé (fin de la privation Malaisienne !! Chic !), et maintenant il est l’heure d’attaquer le sucré.

Oui bravo à ceux qui suivent, les fameux gâteaux dont je parlais plus tôt.

Retour au marché, où un petit stand nous fait de l’œil.

Sur l’étal, des gâteaux. Parallélépipèdes rectangles à l’aspect brunâtre. Pas sexys pour un sous, mais nous savons depuis longtemps que l’aspect n’est qu’une illusion des sens.

Nous en choisissons deux. L’un d’eux à un mignon petit toupet formé de quelques copeaux de fruits jaune. Cette touche de couleur nous séduit.

Alors retour à la maisîîn (ndlr : la maison en langage Claire) et dégustons.

Vous avez déjà été dans l’espace ?

Non bien sûr il faut des qualifications pour cela.

Mais vous avez déjà été un peu fous et laissé libre cours à une créativité quelconque dans votre vie ?

Oui, décider de se faire la raie sur le côté ça marche.

Donc vous avez un aperçu, même tronqué de ce que ces gâteaux furent.

D’abord la texture. A la fois ferme et fuyant sous la dent. Dense mais délétère. Satisfaisant et frustrant.

Dans l’un, un gâteau de riz, mais en fait pas du tout.

L’autre, un flan mais pas non plus.

Bref les mots n’existent pas en français pour définir leurs textures. Sachez juste que c’est fou.

Ensuite le goût.

Parce que dans la nourriture, le goût tient une part relativement importante.

Enfin je crois.

Le goût donc. Loin des saveurs lourdaudes des pâtisseries à la crème, de la fadeur énervante des crèmes Alsa, et de la prétention inachevée de certains pâtissiers parisiens comme Hermé (dont je ne cite le nom que parce que je trouve aberrant de vendre à ce prix des « pâtisseries » infâmes et microscopiques), le goût de ces créations locales est une invitation à la vie joyeuse et chantante.

S’y croisent fraîcheur et douceur, mélange harmonieux de saveurs inouïes et inconnues, un peu de basilic par ci, de mangue verte par là, et d’autres saveurs qui donnent envie de se faire faire un passeport Thaï.

Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça vous ne pouvez pas goûter.

Et en plus je ne suis pas fan des aliments sucrés…

Bref osmose et bonne nuit, car demain nous allons un peu plus au nord, mais au bord de l’eau.

Et sachez que ce n’est pas pour vous narguer.

Nous allons longer le sud de la Birmanie, et à cet endroit la Thaïlande est composée d’une bande de 300 mètres avec à l’ouest la Birmanie et à l’est la plage.

Et le golfe de Thaïlande, dont le seul nom met des paillettes d’étoile dans les yeux déjà sublimes de Claire.

Sur ce je vous dis à bientôt

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