Lundi matin donc, après avoir obtenu le droit de faire notre demande de visa Indien (notez cela tout de même, le bureau fermait à 11h du matin et re-débarquant à 10h50, l’attachée d’ambassade nous a reçus, et nous a gardé jusqu’à 11h30. Oui elle avait pourtant un enfant à aller chercher à l’école), nous chargeons nos mules et sous un soleil trop facilement qualifiable de plomb, gambadons joyeusement vers de nouvelles aventures.
La première à lieu à quelques kilomètres à peine dans un bouge de bord de route ou, affamés et curieux, nous nous faisons servir un plat de chèvre grillée. Fameux !
La seconde est que nous abordons une jolie route de montagne nous offrant ça et là des paysages à couper le souffle.
La troisième est cette rencontre, inattendue, dans un petit vallon verdoyant avec un bouchon sur plusieurs centaines de mètres.
Voire même plus !
Un camion citerne a freiné dans la descente, et le bitume chauffé par le soleil à décidé de s’enrouler autour des pneus du camion, qui n’a pas pu freiner et s’est vautré lamentablement dans une rizière en bas de la route. Donc la route est barrée… Quand on vous dit qu’il fait chaud c’est pas pour déconner !
Quelques camions venus en renfort, 15 minutes d’attente et nous repartons.
Toujours dans la montagne, c’est splendide, nous passons des villages perdus, des tribus dont les gamins nous gratifient de « SABAIDIIIIIIII » (Bonjour) tonitruants.
Et nous redescendons pour parvenir à la vallée de notre prochaine étape : Vang Vieng.
Où une guesthouse s’offre à nous comme une fille naïve en nous offrant une jolie chambre avec cette vue.
Vang Vieng est un endroit magique à plus d’un titre.
C’est somptueusement beau : imaginez une vallée dans la montagne, plate comme un discours politique, dans laquelle seraient posés de jolis pitons calcaires parsemés de dense forêt. Y courent nonchalamment quelques jolis cours d’eau.
Et un peu partout des petits villages de maisons de bois avec, affichés, leur fiertés ou leur philosophie.
C’est donc d’une beauté tentant (vainement) de rivaliser avec celle de ma gonzesse.
Et à ce titre Vang Vieng est devenue un haut lieu touristique. Si vous ajoutez qu’une rivière permet de descendre, accroché à une bouée, son flot impétueux sur plusieurs kilomètres, vous en déduirez que la population qui l’assaille est principalement jeune : grands ados, jeunes adultes.
C’est ainsi que Vang Vieng à mis en veille son folklore traditionnel pour répondre aux demandes des adulescents qui la font vivre.
Ce qui lui a donné son surnom de ville aux yeux morts.
Résultat :
– La pudeur traditionnelle Laotienne y est oubliée pour laisser passer ces djeunes en maillots et bikinis rikikis titubants, sonores et parfois à deux doigt de pratiquer le coït de rue.
– La cuisine est devenue une série de produits européens avec, cerise sur la pizza, la possibilité d’améliorer ces derniers avec du Happy. Le happy, ce sont des champignons hallucinogènes, de la marijuana, voire même pour les plus courageux, de l’opium, de la méthamphétamine et d’autres drogues dans ce genre là, que vous pourrez consommer dans vos milk-shake, pizzas, burgers…
– Et comme les Laotiens sont malins et attentionnés, les bars que vous trouverez pourront ainsi accueillir les zombis errant dans les rues de la ville en les calant sur des couches faisant face à de gigantesques écrans télé passant des séries américaines telles que « Friends », « American dad » ou pour les plus vifs des zombis : « South Park ».
Bon bien sûr, je dramatise, il y a quelques coins en périphérie de ce temple de la débauche où se terrent de petites ruelles calmes.
Et surtout si on est indépendant (sur le plan véhiculien s’entend) il y a pas loin, quelques kilomètres au milieu des monts précités, des dizaines de caves étonnantes, des chemins où se perdre au milieu de rien, sur des pistes s’enfonçant dans la jungle…
En résumé et parce que nous vous aimons bien, cela à donné ça.
Pour vous petits canaillous, un peu de joliesse…
Et nous nous revoyons bientôt pour une road trip qui va vous décoller les stiplex rachidiens …
Pingback: Ce n’est pas la fin, c’est le début de quelque chose d’autre. | Sommes-nous seuls sur terre ?·