Bon la suite, je suppose que vos brillants cerveaux survitaminés l’ont devinée : on dort.
Deux-trois heures et ragaillardis, il s’agit d’aller découvrir cette cité de la joie.
Qui a bien changé depuis nos dernières errances de zombis.
Le calme n’est plus de mise, les klaxons s’en donnent à cœur-joie, les rues sont bondées, le sport peut commencer.
Car se balader en Inde, dans les grandes villes c’est du sport.
D’abord Calcutta, ce sont près de 15 millions d’habitants. Ce qui fait du monde.
Les trottoirs, trop petits pour y marcher sont souvent désertés au profit de la chaussée.
La rue.
La rue est le symbole de la vie urbaine et de ce fait s’y retrouvent autobus, camions, piétons, pousse-pousse, tuk-tuk, voitures, taxis, quelques chiens, parfois une vache, des chèvres géantes.
Et tout ça qui déambule harmonieusement dans un concert de klaxon.
Courre pour ta vie pourrait être la définition de cette ville.
Ou planque toi où tu peux.
Ça grouille de monde, les véhicules, motorisés ou pas roulent le plus vite qu’ils peuvent, et à chaque obstacle, à chaque carrefour, quand ils démarrent, ou s’arrêtent, quand ils tournent ou dépassent… bref klaxonnent ou agitent leur sonnette à chaque instant de leur vie de conducteur.
Et tout ça se croise, se frôle au millimètre, s’esquive, dans un ballet continu qui s’opèrerait dans un nuage de pollution d’air moite surchauffé, d’odeurs délicieuses et de puanteurs innommables où résonnent les voix des vendeurs ambulants, les propositions de vendeurs de haschich, de conducteurs de pousse-pousse…
Il serait de bon ton que je compare toute cette activité à une fourmilière, mais il est évident que cela serait inapproprié, les fourmis ne conduisent pas, n’ont pas de mini temple de rue dédié à Vishnu qui passe de la pop musique à fond, et ne vendent pas de shit.
Donc non, ce n’est pas une fourmilière, juste une des plus grandes villes indienne. Avec les couleurs que l’on imagine en Inde. Des robes traditionnelles aux épices odorantes, en passant par les buildings gris et les maisons coloniales.
Les grands axes sont bondés, les ruelles, plus calmes, offrent un répit, et un spectacle apaisant.
Une ville où les sourires sont légions. Et où les touristes doivent savoir faire la différence entre un « ami » et un escroc.
Un endroit où les yeux découvrent à chaque instant des détails nouveaux, des différences culturelles, de la misère, des nouvelles questions (pourquoi ils font ça ? qu’est-ce que c’est ? …)
Un monstre où chacun se bat pour survivre, pour gagner sa vie et parfois juste pour ne pas la perdre.
Une ville de contraste où se côtoient dans les embouteillages permanents les très riches protégés par leurs grosses limousines et les très pauvres qui essaient de gagner leur repas du jour en essayant de vendre des chiffons ou des cacahuètes grillées.
Une ville bruyante, polluée, fatigante et pourtant fascinante, pleine de magie et de rêves.
Que nous serons contents de quitter après presqu’une semaine à la parcourir. Ne serait-ce que pour pouvoir se reposer.
Les oreilles et les nerfs.