Quand tout à coup, nous voila au Ladakh.
Nous montons un premier col à 4700m. Fiers comme des paons, nous attendons de subir d’avantage d’effets de l’altitude.
Nous redescendons un peu.
Puis montons un deuxième col à 4900m. Fiers comme des paons, nous ne ressentons toujours rien de plus.
Les hollandais nous dépassent, s’arrêtent, nous font des coucous quand nous repassons, Tcheky Karyo nous montre ses pouces dès que nous croisons son regard, et nous continuons à admirer ce que la nature nous offre. Elle est généreuse.
Nous déjeunons à Pang, observons la base militaire la plus haute du monde, puis montons un troisième col.
Seulement, ce col donne sur un haut plateau comme ca.
Et pour la conduite c’est assez démentiel.
Une route, en très bon état, sur un plateau plus haut que le Mont Blanc, dans un désert ocre et gris bordé de montagnes (ce qui bien sûr transforme notre plateau en vallée).
Et encore, les photos sont loin de la réalité, comme d’hab.
Puis après 30 km sur une route neuve, au milieu d’une vallée faisant étrangement penser à un paysage lunaire et oublié des vivants, nous apercevons nos premiers yaks.
Le yak est donc, pour ceux qui n’ont pas lu Tintin et se demandent, une vache à poils longs. Et cet animal existe vraiment. Une sorte de Demis Roussos de la vache, en plus sauvage et en moins grec.
Il n’a pas les pattes du côté gauche plus longues que celles du côté droit et il ne se promène pas sur un seul côté de la montagne.
C’est ici que nous disons adieu à nos hollandais. Ils partent dormir au bord d’un lac pour la nuit, nous continuons vers Leh pour tenter de s’en rapprocher au maximum.
Nous passons le second plus haut col carrossable du monde sur le coup de 17h. Il fait très froid, il y a du vent, mais nous sommes a présent à 5300m.
Eh oui ! Le temps d’une séance photo expresse et bad boy, on s’arrache de là car quand-même on se pèle et que la nuit, notre ennemie de la conduite et encore plus en altitude, pointe le bout de son nez frigorifique.
Une heure de folle descente plus tard, nous arrivons à Rumtsé, un village qui accueille les voyageurs dans des guesthouses.
En dur.
Pas de courants d’air cette nuit. Mais sans chauffage et à 4000m, il fait encore froid.
Et la nuit ne sera pas tellement meilleure que la veille.
Le lendemain matin, direction Leh. Il nous reste 80 km à faire. Un jeu d’enfant après les 170 km de la veille.
Trente kilomètres dans une vallée encaissée nous expliquant avec générosité le fonctionnement des plaques tectoniques et la formation des montagnes et nous voilà à Upshi, où la police nous arrête pour savoir qui est sous sa responsabilité maintenant.
C’est rigolo, dans ce coin là la responsabilité se passe de main en main.
Façon escorte. Sans escorte.
Puis nous traversons une base militaire pendant une bonne dizaine de kilomètres.
Etonnant le nombre de militaires qui vivent dans ces montagnes, à se demander si la présence du Tibet et ses réfugiés et du Pakistan et de ses terroristes (une douzaine de soldats Indiens se sont fait assassiner pendant leur sommeil lors de notre passage dans le coin), y sont pour quelque chose.
Et puis enfin, la civilisation reprend peu a peu le dessus, au milieu du désert de montagnes, de petites oasis s’implantent peu a peu, des villages accrochés aux falaises, des temples bouddhistes et des champs de stupa agrémentent le paysage.
Et nous voilà à Leh. Ville ocre se fondant harmonieusement dans le désert qui l’entoure.
Ca y est, nous l’avons fait. Nous avons pris cette fameuse route, la route de Leh en partant de Manali, nous avons affronté les éléments, ils nous ont laissé des traces dans le corps, mais nous avons atteint un but : Conduire une Royal Enfield sur l’une des plus hautes routes du monde (la seconde semble t’il).
A quand la plus haute ?
Dans pas très longtemps…
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