Direction Lumbini à une centaine de bornes de Bardia, la route est jolie tout plein, parsemée ça et là des immanquables barrages de police ou de l’armée qui nous laissent immanquablement passer sans même nous contrôler.
La route est jolie donc, la météo cependant n’est pas notre copine car il bruine. Du coup c’est moins joli, mais déjà bougrement prometteur.
Imaginez (car il n’y aura pas de photos) une traversée de forêt, puis débouler dans une plaine où champs et rizières batifolent.
Voilà c’est comme vous l’imaginez mais en mieux.
Et nous voilà à Lumbini, petit village paumé au milieu de rien, avec pourtant, des dizaines d’hôtels, guesthouse et assimilés.
Et la question est pourquoi ?
Pourquoi tous ces hôtels.
Séchons-nous d’abord parce qu’on en a bigrement besoin.
Puis dînons.
Puis dormons et à notre réveil Claire vous expliquera avec son talent de conteuse pourquoi Lumbini.
Il était une fois, une reine nommée Devi, enceinte de son premier fils. Elle vivait dans un village paisible et arboré, dans un château de briques rouges, et coulait des jours paisibles dans le jardin du château. Un jour, son fils vint au monde sur une pierre du château.
Elle le prénomma Siddhârta et l’éleva avec tout l’amour qu’une mère pouvait donner à son enfant.
Dans la religion Hindou, Siddhârta est une réincarnation du dieu Vishnou, l’un des trois dieux principaux, symbolisant la continuité de toute chose.
Mais un jour, cet enfant devenu grand coiffa au poteau son incarnation, et devint lui-même un dieu star : Bouddha.
Nous voilà donc en quête de spiritualité parmi les pèlerins, chevauchant deux bicyclettes pour l’occasion, pénétrant dans le sanctuaire où Lord Buddha poussa son premier cri. Le soleil n’est pas trop avec nous aujourd’hui, mais qu’importe, allons voir cette fameuse pierre sacrée.
Avant d’entrer dans le château qui a aujourd’hui pris une étrange forme de bunker enduit de chaux, nous allons visiter un petit temple, similaire à tous les temples bouddhistes que l’on croise en Asie du Sud-Est.
Au pied de la statue dorée de Buddha, au pied de « l’autel » si je puis dire, un moine bien portant attend le disciple pour répandre sa bonne parole. Nos regards se croisent, il m’invite à prendre place sur l’un des coussins disposés devant lui.
Intimidée et pas très habile, j’obéis en souriant. Il ne dit rien, me regarde fixement, puis lâche :
« Deux minutes de méditation ».
Très bien, je m’exécute, ferme les yeux et ne pense à rien. Ceci fait, il passe encore quelques secondes à me fixer, me demande d’où je viens, m’explique que ce temple a 100 ans, et me donne un flyer avec sa tête dessus et son autographe.
Passons aux choses sérieuses. Voyons ce parc verdoyant où les oiseaux chantent la naissance d’un enfant-dieu.
Comparativement à Bodhgaya, ville petite sœur de Lumbini qui a vu Siddhârta devenir un Bouddha effectif de part l’illumination qu’il a reçu, c’est un peu décevant. Pas tellement de fastes et de stupa doré à la feuille d’or. Un bunker, donc, bien entretenu cela dit, mais manquant cruellement de cachet. Heureusement que les moines sont là pour colorer un peu les images.
Cela ne nous empêchera pas de jouer au pèlerin et de faire la queue pour admirer la pierre où Devi délivra son enfant.
Comment sait-on que c’est celle là exactement après tout ce temps ? Parce qu’elle est dans une vitrine et qu’il y a un panneau à côté avec écrit « La pierre sur laquelle Bouddha est né ». En revanche, interdiction de prendre des photos, donc si vous voulez la voir, il vous faudra faire le voyage.
Voilà, c’était notre Mecque à la sauce bouddhiste.
Et maintenant, on fait quoi ?
Pour agrémenter un peu les activités religieuses de Lumbini, les bouddhistes du monde entier ont décidé d’y établir leur ambassade, pays par pays.
Ainsi, en vous promenant dans une foret verdoyante pourrez-vous admirer le temple du Sri Lanka, par exemple.
Ou Myanmar.
Ou encore la Thaïlande.
Chaque pays hautement bouddhiste possède son temple. Et parfois même un pays pas forcément très bouddhiste comme l’Autriche.

Ceci n’est pas le temple de l’Autriche mais… D’où ça ? Vos réponses en commentaires et le gagnant remporte 1 million d’euros
C’est assez marrant, nous revivons des souvenirs de l’Asie du Sud-Est, nous rappelons de Chiang Mai ou d’Angkor, au détail près que les temples ne sont pas forcément très bien entretenus.
En effet, ils ne sont financés qu’avec les dons de leur pays et de leurs occupants. Ainsi, le temple Thaïlandais, montré sur les photos du plan comme immaculé, aurait bien besoin d’un coup de peinture. Mais ça fait plaisir de se rappeler des souvenirs.
Voilà deux heures et demi d’écoulées avec Bouddha et ses amis, la balade à vélo est jolie, nous ne sommes pas foncièrement conquis mais c’est toujours mieux que d’être à Paris.
(Message subliminal)