Arrivés au terminal de Bus de Palu… pour ceux qui n’ont pas eu envie de lire l’aventure bouseuse ci- dessus.
Nous contactons Nicko, le fils de Heyri, qui nous dit qu’il vient nous chercher, le terminal de bus étant à 20 minutes du centre.
Nicko c’est lui, il ressemble à son papa non?
Nous patientons, puis il rappelle car en fait non, son chauffeur n’a pas de permis de conduire donc ce n’est pas bien de rouler si loin, le mieux est que nous prenions un taxi commun jusqu’au centre et on se retrouve là.
Pas de soucis, nous faisons ça, et grâce à l’étourderie d’un gars qui à oublié d’être Indonésien, nous apprenons le prix « non touriste » de la course.
Et grimpons dans le pété-pété car oui, Mesdames et Messieurs, c’est comme ça que ça s’appelle. Du moins phonétiquement.
Et nous arrivons dans une grosse ville, avec des embouteillages de deux-roues, comme dans nos rêves les plus inavouables.
Et descendons au point de rendez-vous.
Nicko arrivera 20 minutes plus tard, avec une mob et un copain en mob également et, attentionné, nous emmènera goûter, en guise de petit dej, une spécialité locale.
Le riz jaune!
Ah non ça il n’y en a plus.
Bon alors une autre, le pied de vache du coin.
Une sorte de pot au feu servi avec du riz. Et nous papotons, et il nous invite, sympa. Et nous explique qu’il nous a organisé si on veut, un hébergement dans une famille locale, dans un petit village à 10 km de Palu et qu’on pourra utiliser une de ses mobs et qu’il fait de la production de Tapioca.
Et nous parle de sa région.
Une belle région, riche en produits de la nature, eau de source, cacaotiers, cocotiers, manguiers, ananassiers, et plein d‘autres trucs fous.
Que les gars du coin sont des feignasses parce qu’ils préfèrent acheter de l’eau en bouteille de chez Danone plutôt que de se servir dans la nature.
Que c’est trop dommage et qu’il à décidé de faire quelque chose.
Que déjà il fait travailler près de 300 personnes. Et en plus il a créé une zone de forêt préservée, oh pas grand-chose mais 4 km² c’est un début.
Son idée est en gros d’aider les fermiers locaux en les éduquant, en leur achetant leur production de Kasava plus cher qu’ailleurs pour les inciter à devenir eux même producteurs de farine de Tapioca. Bref une volonté de commerce équitable, et surtout d’utiliser les matières premières locales, de les transformer soi-même plutôt que de les vendre à vil prix à l’étranger pour acheter hors de prix le produits transformés.
Palpitant. Ce sera l’objet de notre reportage initiative locale.
Mais en attendant…
Allons dans notre maison.
Les kilomètres sont sportifs à l’arrière de Nicko qui est assez trapu et me laisse peu de place pour me poser, et mon sac à dos à tendance à essayer de me faire basculer en arrière. Les nids de poule en rajoutant une couche. Et pourtant vous savez tous que je ne suis pas la moitié d’un athlète.
Il faudra à mes bras un bon quart d’heure avant de se souvenir qu’ils ont un jour fonctionné.
Claire elle n’a pas souffert. Trop balaise.
Bref, nous arrivons dans ce qui sera notre maison pour ces trois jours. Nous somme accueillis par Mister Dula, qui travaille avec Nicko, pour Nicko.
Mister Dula est le copain qui est venu nous chercher avec Nicko.
Nous somme chez lui, et sa famille.
Les présentations sont assez vagues, nous ne savons pas qui est qui. Mais bon c’est une famille.
Qui nous sert le café et le thé. Qui ne parlent pas un broque d’anglais. Et qui nous sourient à pleines dents comme si ils étaient fiers de nous avoir chez eux.
Un peu vannés, après cette belle nuit et ces palpitants échanges culturels, nous nous accordons une petite sieste et Nicko nous emmènera prendre un bain dans de l’eau de source chaude et sulfureuse. Bon ici les départs ne sont pas immédiats. Après une bonne heure de café thé et nous partons.
En convoi.
Une mob avec une fille de la maison et sa copine, celle de Nicko et de son employé Mister Dula, la notre et enfin la moto d’un copain avec un copain. Tout du long nous faisons sensation. Les quidams sur le bord de la route nous regardent passer, tiquent, repèrent des Européens comme à la télé, sourient de surprise, crient des Halo !! Font des signes, crient à ceux plus loin « bouley », des caucasiens, des touristes sont dans la place. Et des vrais, pas des de la télé !!
Le plus rigolo ce sont ceux qui sont perdus dans leurs pensées et qui tout à coup réalisent qu’un ovni* est en face d’eux.
Nous pouvons alors lire dans leurs yeux : Leur vie se met en pause l’espace d’un instant. Leur visage se fige. Le doute s’installe dans leur esprit. Puis ils réalisent que c’est réel, alors ils sourient et gueulent : HALO !!
(* : Non, chères mamans nous ne sommes pas vraiment des ovnis, nous sommes les plus beaux, c’est dans le contexte juste, pour l’histoire)
La route pour y aller est splendide, des montagnes vertes, des cascades tout du long, des couleurs de carte postales. On rêve au réveil, donc presque éveillés. Enfin nous arrivons aux bains, où pataugent une vingtaine de personnes, tous sexes et tout âge confondus. Les hommes en maillots de bains, les femmes en t-shirt. Claire n’arrive même pas à entrer dans l’eau, j’y plonge les mains et renonce également.
C’est super chaud. Et nous repartons car le ciel se fait menaçant et que la nuit approche. Une petite halte dans un boui-boui de bord de route, pour un café/thé.
Et Nicko nous apprend qu’il produit également de l’huile de coco, nous en montre une bouteille, nous fait goûter, c’est bon mon con ! Demain nous en fabriquerons ensemble. Nous ferons aussi notre reportage.
Mais ça c’est demain. En attendant nous rentrons chez Mister Dula et ses parents, pour dîner. Enfin pour dîner. D’abord pour papoter sur la terrasse. Des voisins passent. Puis d’autres restent en retrait dans un coin de la terrasse. Sans rien dire. Des enfants aussi.
Sans un mot pendant que nous parlons avec Nicko et son employé Bismo qui parle anglais, une petite foule s’accumule. Plein d’enfants, plein de jeunes, et des femmes. Tout ce beau monde qui nous fixe en silence.
La mère de Mister Dula, une petite boule souriante tellement qu’elle en devient belle est là aussi. Assise sur le muret de la terrasse. De temps en temps nous échangeons un regard. Elle sourit de plus belle.
Tout ce village nous explique Nicko est composé d’une famille. Deux mille personnes en tout. Trois mille en fait. Sans compter les enfants.
Et il y en a ! Et pour eux les blancs ne sont que dans le poste de télé. La majorité n’en a jamais vu en vrai. Et nous sommes là. Alors ils viennent. Nous sommes leur télé perso. Et il parait que c’est vraiment un grand honneur de nous voir, ici, chez eux. Un coup a choper le melon non ?
Non mais ça fait plaisir de se sentir accueillis comme ça. Comme si nous étions importants. Et nous le sommes. En discutant plus tard avec le patriarche, le père de Mister Dula et des dix autres enfants qu’il a eu avec sa femme (la jolie petite boule joviale), il nous expliquera –via un traducteur bien évidemment – qu’il est honoré de notre présence et qu’il n’aurait jamais osé rêver que sa maison soit mise en valeur par notre venue.
L’heure de dîner est arrivée. Nous y allons.
Nous nous attendions à nous retrouver avec Mister Dula et sa maman rigolarde. Au moins. Non, le diner à été servi par la petite meuf discrète et souriante que l’on ne sait pas qui c’est (il s’avèrera que c’est une de quatre filles de la maison). Et elle s’est éclipsée. Nous dinons à quatre, Nicko, son employé anglophone et nous.
Étrange.
Puis retournons sur la terrasse. Là la foule s’est dispersée. 5 personnes à peine l’occupent, qui se décalent pour prendre le moins de place possible à notre retour.
Mais cela ne va pas durer.
Progressivement mais surement les visiteurs, qui passaient par là, font une halte. Leur nombre augmente. Nous parlons par signes, faisons de sourires, somme invités à prendre des photos. Avec la mère de Mister Dula, puis avec les copines (cousines, belles-sœurs) d’à côté, puis avec les enfants, puis avec tout le monde.
Au moment d’aller nous coucher, vers 9h30, j’ai compté un maximum de 62 personnes simultanément. Et j’en ai surement loupé.
Et on a ri. Ma vache, ce qu’on s’est poilé, un peu comme à Canlaon (pour ceux qui suivent). J’ai mal aux joues. Et me suis déboîté la mâchoire. Vivement demain, voir ce que la vie nous réserve comme surprises !!
Mardi 12 février.
Nous nous réveillons assez tôt car aujourd’hui nous allons faire un « vis ma vie » de producteur d’huile de coco Indonésien.
Et en profiter pour creuser le projet de Nicko, comment il souhaite aider son peuple comme il dit.
Je vous en parlerai plus en détail plus tard, pour le moment c’est le moment de faire quelque chose de nos 20 doigts.
Et quelque chose qui sent bon : de l’huile de noix de coco. Oui parce que maintenant on sait faire ça.
Des noix de coco vieilles (mais pas trop germées), une râpe, de l’eau, une cuillère et une plaque chauffante !!
Des cocos, ouvertes, et dans lesquelles nous découvrons des petits bonus, un germe jaune pâle qui est un délice à manger. Alors on croque la pomme. Et récupérons la chair des noix de coco que nous râpons, à la main s’il vous plaît !
Enfin pour l’exemple car une machine fera les 6 autres noix de coco.
Ensuite on mélange à de l’eau, on malaxe, on essore, on recommence et on attend.
Traditionnellement cela prend une journée à faire, le temps que la fermentation fasse son travail de séparation des éléments. Donc nous reviendrons demain, car en plus demain c’est un jour à marquer d’une pierre blanche : Claire fêtera ses 30 printemps. Et pour fêter cela il y aura de la grande cuisine dans la fabrique de Nicko.
Pour le moment, déjeunons. Du poisson parce nous somme près d’un port, des épinards du coin, du riz bien sûr, et divers produits du jardin, ou du jardin du voisin.
Puis nous allons nous balader, prendre notre billet d’avion pour filer à Makassar jeudi (sinon c’était près de 48 heures de bus, et on aime bien rigoler, mais parfois nous avons des impératifs, comme de retrouver Mr S. à Bali quinze jours après (oui Mr S. ça fait un peu agent secret)), discuter sans mots avec notre famille, diner, séances photo, plus détendues que la veille, puis dodo.
Le lendemain, jour béni par tous les Dieux que les habitants de la terre ont pu s’inventer au fil des siècles.
Jour céleste qui a vu l’apparition il y a maintenant 30 piges de celle qui transforme les souffrances en rigolades, et le plomb en lait de chèvre.
L’émergence de celle qui changera la vie de plus d’un, dont la mienne,
La venue sur cette planète maussade de la fée qui mets des sourires sur les visages, du soleil dans les cieux brumeux, qui calme les enfants et soigne les bêtes d’un seul regard, de celle qui transforme Paris en plage de sable fin et met des rires dans les chaumières.
Ce jour où Sainte Monique-de-Roquefort à offert la Joie au monde.
Jour où nous célébrons l’avènement de celle que certains connaissent sous le nom de « ma bru préférée », « Ma Crotte », « Bitch », « saucisse fumée », « bonheur perdu », « hé copine », « ma Clairette », et tant d’autres noms qu’il me faudrait plus d’une vie pour en faire la liste.
Oui aujourd’hui mardi 23 mars 2013, c’est l’anniv’ de ma femme, de ma gonzesse, de ma copine et de mon meilleur copain.
Ici mise en beauté par du musc de poulette:
Donc : petit déj de roi pour fêter cela, avec petits pains frais faits maison s’il vous plait, qui viennent s’ajouter aux nouilles et légumes verts qui ressemblent à des épinards mais ce n’en sont pas, et bien sûr, du riz.
Puis comme c’est le jour des seigneurs, petite pause clope sur la terrasse le temps que notre ami Nicko vienne nous chercher pour que nous finissions notre cours de fabrication d’huile de noix de coco.
Et comme c’est comme un second Noël, les enfants viennent nous voir, nous observer, nous faire des sourires, faire leurs timides en se cachant le visage… et profitent de l’absence de la créature qui m’accompagne pour lui concocter maison une petite surprise de derrière leurs fagots de bambou.
A son retour c’est une chorale qui s’est créée et qui l’accueille comme ça se fait dans ce genre de groupements musicaux: en chanson.
Un Happy Birthday remixé en dialecte du cru.
Savourez ici: https://www.youtube.com/watch?v=c5U5PFuFNYY
Puis peu après Nicko débarque et nous allons sortir de notre laboratoire d’enchanteurs cuisiniers de quoi se taper une cloche de qualité.
Ça a bien décanté toute la nuit, l’eau s’est séparée du gras, ne reste plus qu’à enlever les protéines solides en faisant chauffer, avec patience et force touillages. Puis filtrer.
Les dépôts protéiques ont un goût de steak haché un peu sucré, ça fait un délicieux tofu qui régalera les pisses-froids qui ne mangent pas de viande.
L’huile est belle et bonne. Et plus qu’à déguster. Avec un poisson par exemple. Et ne pas oublier les protéines obtenues pour assaisonner la salade…
Depuis notre arrivée lundi à Palu, Nicko nous bichonne.
Claire glisse qu’elle aime bien les mangues et hop en voilà ! Je dit que le poisson c’est bon, et hop! Il est aux petits soins que même ça en devient gênant.
La famille chez qui nous habitons est composée de deux grands-parents, de 11 enfants, mais n’en reste que trois ou quatre dans la bicoque.
Et tous sont là, qui nous apportent du café ou du thé, qui va nous chercher des bananes frites (géantes, grosses comme un mollet d’adulte), des Loko-loko (riz à la noix de coco cuite dans des feuilles de bananier, une tuerie) et surtout font compète de sourires.
Et chaque apparition des bouley sur la terrasse voit débarquer progressivement une horde d’enfants, de voisins et donne lieu à des conversations absurdes avec nos trois mots d’Indonésien et leurs trois mots d’anglais.
A des séances photo, où chacun à tour de rôle, ou avec sa sœur, son frère, sa copine, son bébé… vient se faire photographier avec nous. Et avec notre appareil. Puis peu à peu leurs appareils (des portables). Les enfants gardent leur place d’enfants et ferment leur gueules tant qu’on ne leur propose pas de photo. Là ça les excite, et ils se mettent à crier, hurler, rire comme des fous.
Jusqu’à ce qu’un adulte dise : ho !
Et c’est terminé. Et heureusement parce qu’ils débarquent parfois à 60, 80 de trois ans à au-delà…
On est bien ici, comme dans une nouvelle famille qui remplace avantageusement les nôtres dont nous n’avons plus de nouvelles… (pour voir si vous lisez vraiment ce qu’on se râpe les radis à vous pondre régulièrement).
Vous lisez ? Bon ok on est bien ici comme dans une famille très sympa.
Mais il faut y aller, le monde est vaste et, s’il nous attend, nous n’avons hélas pas un temps illimité devant nous.
Demain c’est le départ, pour rejoindre Makassar, Capitale du Sulawesi du Sud et plus grande ville du Sulawesi.
Une nouvelle série d’aventures.
Mais en attendant, rendons hommages à nos hôtes pour leur gentillesse en dinant avec le patriarche, puis en papotant sur la terrasse. Les langues timides se délient. Des mots d’anglais apparaissent, des mots d’Indonésiens sortent de nos bouches.
Dernière séance photo.
Et bonne nuit à tous.
Jeudi 14 février. Saint Valentin’s day.
C’est trop mimi.
Mais nous avons des plans plus rigolos.
Genre nous rendre à Makassar de Palu par l’avion.
La partie avion n’a pas de secret pour vous, aussi allons-nous vous narrer les trajets vers l’aéroport de Palu, puis celui jusqu’ à notre hôtel à Makassar.
Après un bon petit dej, des séances d’adieux solennels et émus, nous partons à l’aéroport.
A trois mobs.
La première avec Nicko et Mister Dula.
Puis Claire et moi.
Puis un cousin trop content qui portera l’un de nos sacs à dos.
Le cousin est trop content. Pour de vrai. Pour lui partir à l’aéroport en mob, accompagner les touristes c’est la fête. Il s’est fait beau. Et en plus il portera un sac à dos !
Et c’est parti pour une épopée fantastique. Chargés d’un beau gars, d’une splendide pépée, d’un sac à dos et d’un appareil photo, notre mob slalome dans la circulation de Pula. En essayant de ne pas perdre notre guide.
La circulation à l’air d’un bordel désorganisé. Et c’est est un. Mais tout se passe bien. Personne ne roule vite. Tout le monde a le temps de s’arrêter. Cela nécessite juste une belle concentration.
Nous nous lestons également d’un sac de boissons fraiches pour payer notre tournée à l’aéroport. Et c’est là que le drame survint.
Le pneu lisse de la mob que nous chevauchons rend tout son air, à quelques centaines de mètres de l’aéroport (qui est à quelques centaines de mètres de la ville).
Nicko largue Mister Dula qui devra s’occuper de la mob, et embarque Claire.
Nous nous retrouvons avec Mister Dula sur le bord de la route. Un ouvrier sur le bord de la route nous propose sa mob. Cool c’est reparti. Puis on s’arrête.
Je dois descendre et monter sur la mob d’un gars qui vient de débouler de l’aéroport.
En fait ce n’est pas uniquement le cousin trop content de porter un sac à dos qui s’est fait chic. Ils se sont tous mis sur leur 31.
Niko, Mister Dula et le cousin. Mais également de petit frère de Dula, qui m’a récupéré sur la route, et leur père qui débarqueront à l’aéroport pour nous dire au revoir.
Nous nous ferons ainsi un petit apéro sous un manguier, avec Nescafé frappé, et jus de fruit. Deviserons de la vie.
Le cousin et le petit frère se prennent en photo, trop joyeux de porter le sac a dos. Il parait que c’est rare ici.
Puis nous ferons des serrages de mains d’au revoir pleins d’émotions.
Et bien sûr quelques photos.
Ils vont nous manquer.
Puis avion.
Ça fait drôle. De voyager avec des riches.
J’en dors.
Et nous arrivons à Makassar.
Autre ambiance, autre taille. L’aéroport est grand, international, et à 11 km du centre.
Donc il va falloir rejoindre le centre ville. Selon le Lonely Planet, deux options. Le taxi qui coûte un bras, ou le pété-pété (vous vous souvenez, ces petits vans qui font taxis partagés).
En fait il y a plus d’options que cela. Il y a aussi des bus qui pour 5 fois moins cher que les taxis et 4 fois plus que les pété-pété joignent l’aéroport au centre-ville.
Et il y a notre méthode.
Trouver le pété-pété qui va bien.
Bon, déjà il ne part pas de l’aéroport, mais à 4 kilomètres de là. Bon ça on ne savait pas trop. Mais on part à sa recherche quand même.
Et on marche. Et non, il n’est pas midi mais 16h30. Donc notre psy va finir par devoir se passer de nous.
On marche jusqu’au péage qui est à l’entrée de la zone de l’aéroport.
Là deux gars, policiers d’après leurs uniformes nous interpellent. Car apparemment notre comportement leur a fait le même effet. En effet on marche. Alors on leur explique qu’on cherche LE pété-pété de nos rêves.
Ben mes cons nous répondent-ils avec plus d’élégance : y’a une navette gratos de l’aéroport jusqu’au feu rouge là-bas – loin ? Yes ! – où passera surement le véhicule de nos rêves.
Alors attendons ensemble la prochaine navette qui arrive. Elle arrive, ils bloquent la circulation pour la faire s’approcher, mais hélas, elle est pleine comme un œuf. Et bien tant pis, attendons la suivante.
La suivante sera plus rigolote, car en fait de navette, il s’agira d’un pickup de la Police. Un pickup avec un banc central. Où nous grimperons avec notre barda et élégance.
Et pourrons saluer le trafic des simples mortels, qui riront bien en nous voyant. Mais avec une admiration avouée, le pouce levé. Dans le genre : bien joué les gars !
Et les flics nous posent au carrefour, où nous débarquons, provoquant encore une fois des pouces levés, des halo mister, et des tentatives de séduction de chauffeurs de taxi occasionnels.
Mais non ! Nous avons un destin.
Un destin bleu pâle. Comme les sont tous les pété-pété sur cette île.
En voilà une demi-douzaine qui approchent. Le notre sera-t-il dans le tas ?
L’un deux nous embarque. Il a l’air content, et pour fêter ça fait sauter ses enceintes de boite de nuit sous les vibrations des basses saturée.
Puis s’arrête quelques kilomètres plus loin, et nous montrant un autre minibus bleu pale. Que se passe-t-il. Il semble que ce ne sera pas Le pété-pété dont nous rêvions.
Ce gars nous débarque ici alors qu’il devait nous mener au centre ville. En nous disant que les minibus ne vont pas en ville. Un attroupement se crée, un gars essaye de nous refiler sa bagnole. En nous annonçant des tarifs aberrants.
Oh ok, ils veulent nous plumer.
Ben remontons dans un autre de ces minibus bleus.
Dedans deux jeunes femmes. Qui parlent anglais. Elles demandent au chauffeur si il va bien où l’on va, il répond Ya, ya (ce qui veut dire : oui oui).
Et nous roulons. Pas toujours très vite, il y a des embouteillages. Pas toujours sur la route. Il y a des embouteillages et les trottoirs sont moins bouchés. Tout le monde force le passage. Les milliers de voitures et les dizaines de milliers de deux-roues.
Et nous avançons. Il reste une des deux jeunes femmes avec nous. Puis elle descend, et rappelle au chauffeur de nous mener à notre but. Il acquiesce, la lâche et repart.
Pour 20 mètres où il s’arrête et nous vire de son bus, parce qu’il est fatigué.
Pas lui non plus Le pété-pété de nos rêves. Au moins il n’est pas cher car devant nos trognes un peu furibardes, ne nous demande rien.
Le troisième sera le bon. Un peu de marche à la nuit tombée et nous voilà devant notre hôtel.
Hall en marbre, accueil en bois noble, personnel d’accueil en uniforme propre.
Il fait un peu luxueux non ?
En effet, ce n’est pas le bon.
Celui-ci s’appelle pareil mais avec marqué Hôtel et pas Hostel sur l’enseigne. Le notre est à dix mètres de là. Et lui est plus rassurant. Un peu moisi, un peu vieilli. Un peu plus dans nos habitudes.
Allons nous écrouler. Et profitons de la télé pour se faire un bon film romantico-drôle américain, car n’oublions pas, c’est la Saint Valentin.
Et rideau !
Pour l’instant…
Pingback: Ce n’est pas la fin, c’est le début de quelque chose d’autre. | Sommes-nous seuls sur terre ?·